Tour de France - Prudhomme rêve d'une «course à handicap»
Par Albin FOUBERT le 02/07/2015 à 12:44
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Lors d'un entretien publié par FranceTVSport ce jeudi, Christian Prudhomme espère que le "plateau de coureurs exceptionnel" ainsi que le parcours piégeux et montagnard permettra de rendre la course mouvementée.
"Cette année encore, nous avons un plateau extraordinaire avec "les quatre fantastiques" (Nibali, Froome, Contador et Quintana), nous avons les deux derniers vainqueurs avec Nibali (2014) et Froome (2013), un autre vainqueur avec Contador (2007 et 2009), et puis la petite merveille colombienne, Quintana".
Pour beaucoup d'observateurs, ce dernier fait d'ailleurs figure de favori : "Toute la Colombie se dit d'ailleurs qu'il va gagner le Tour de France ! Il faut bien voir que Quintana, a fait deuxième pour son premier Grand Tour pour la 100e édition de la Grande Boucle. Il a terminé avec le maillot à pois, le blanc du meilleur jeune. Ensuite, il a gagné le Tour d'Italie, et dans son dernier grand Tour, il était en tête de la Vuelta lorsqu'il est tombé…", analyse le directeur du Tour.
Alors que la dernière victoire française sur la Grande Boucle remonte à 1985 (Bernard Hinault), Prudhomme se veut optimiste : "Cela ferait tellement plaisir à Bernard Hinault de ne plus être le dernier… Il y a un an à la même époque, à cette sempiternelle question de savoir si un Français allait gagner, je répondais non, maintenant, avec ce qui s'est passé, je ne vais pas répondre non. Bien évidemment qu'il reste les "quatre fantastiques" devant, mais rien n'est acquis d'avance".
Les péripéties de l'an dernier corroborent la thèse du patron de l'épreuve : "Qui aurait imaginé que Contador et Froome tomberaient l'année dernière ? Ca fait partie de la course ! Et puis ils peuvent aussi être battus d'homme à homme, les défaillances existent. Regardez le Dauphiné qui est une sorte de grande répétition du Tour de France, avec le nombre de surprises, cinq changements de maillots en une semaine, quatre leaders différents, tous les soirs on était surpris".
Les performances françaises de l'an dernier (2 tricolores sur le podium à Paris) ne sont que les prémices de futures belles années pour le cyclisme français : "Ce dont je suis convaincu, c'est que Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale) et n'ont pas été deuxième et troisième du Tour de l'an passé par hasard. Ils sont très bons. On avait quatre Français dans les 11 premiers l'année dernière (Péraud, Pinot, Bardet, Rolland). Bardet, sixième l'an passé, vient de gagner une étape sur le Dauphiné. Pinot est excellent sur le Tour de Suisse".
Un quatuor dans lequel il faut rajouter un néophyte du Tour de France, Warren Barguil (Giant-Alpecin, 8e de la Vuelta 2014) : "Barguil va débuter dans le Tour, et je mettrai aussi Rolland car c'est un homme du Tour, il est très bon en troisième semaine et il sera moins surveillé que les autres. Donc, sait-on jamais ! On a cinq Français qui peuvent potentiellement jouer dans les dix premiers du Tour. On a une très très belle génération, ils sont bons".
Avec un tel plateau, difficile pour Christian Prudhomme de se satisfaire d'une course d'attente, comme c'est malheureusement devenu le cas sur la plupart des courses cyclistes : "Je rêve d'une course à handicap, c'est-à-dire de voir les meilleurs distancés dès les premiers jours, que ce soit sur les pavés ou dans le vent. Qu'ils soient contraints de se découvrir et d'attaquer à partir des Pyrénées, ce qui donnerait une course étincelante.
Le boss de la Grande Boucle veut des rebondissements, à l'image des 2 derniers Critérium du Dauphiné : "Mais on l'a vu sur le Dauphiné, et d'autres courses, l'aspect tactique va être prédominant. Et pour la première fois depuis longtemps, j'ai le sentiment que certains ont compris que sans attaque, point de salut. Si c'était une prophétie et pas seulement un espoir je serai heureux !"