Tour de France - Pierre Rolland : «Un homme de général»
Par Albin FOUBERT le 01/07/2015 à 11:51
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Pinot, Bardet, Barguil, Péraud. Voilà les noms qui viennent à l'esprit au moment d'évoquer les chances françaises de bien figurer au classement général du Tour de France. Mais celui de Pierre Rolland (Europcar) semble être relégué au second plan. 8e du Tour de France 2012 et surtout 4e du Giro 2014, le Loirétain n'a pourtant plus rien à prouver sur les courses de 3 semaines.
Cet "oubli", le meilleur jeune du Tour 2011 s'en réjouit : "Cela m'arrange : la première semaine, j'aurai très peu de journalistes autour de moi et cela m'ôtera de la pression. Mais j'aborde ce Tour avec sérénité", confie-t-il dans les colonnes du Parisien.
Alors qu'il a engagé un agent pour s'occuper de son avenir sportif, le coureur de 28 ans a également essayé le régime miraculeux de Novak Djokovic, à base de gluten. Sans succès : "En début de saison, j'ai voulu essayer le régime sans gluten de Novak Djokovic. J'ai vite ressenti un bien-être au quotidien".
Sur le long terme, l'effet n'a pas été payant : "Mais, quelques semaines plus tard, au moment d'aborder les longues courses, je l'ai payé. C'est pour cela que j'ai perdu le Tour de Catalogne, alors que j'avais une énorme avance (en raison d'une échappée mais il s'est écroulé lors des 2 derniers jours de course). Au bout de quatre heures, à chaque fois, j'enchaînais les hypoglycémies... Ce n'était pas normal. Depuis que j'ai repris une alimentation classique, cela va à nouveau mieux.
Son Tour de France 2013 raté (24e) l'a incité à changer de préparation. Bien lui en a pris car il a découvert le Giro. Et la course italienne (4e derrière Quintana, Uran et Aru) lui a permis de rebondir : "L'an dernier, au Giro, j'ai suivi constamment Quintana en montagne et cela m'a donné pas mal de confiance. Le Giro, l'an dernier m'a prouvé que j'étais encore un bon coureur. Mais j'ai enchaîné par le Tour (11e du général). Et on m'a martelé que je serai cramé. J'ai fini par y croire. C'était une belle expérience qui m'a sorti de ma routine habituelle".
Cette année sur la Grande Boucle, le vainqueur du Tour de Castille-et-León visera une nouvelle fois le classement général. Et aura fort à faire face aux meilleurs coureurs du monde : " Pourquoi pas le premier rôle ? (Sourire). Je reste un homme du classement général vu que je termine le plus souvent dans le top 10. J'ai de bonnes facultés de récupération. Les quatre favoris ont tous leurs équipiers autour d'eux".
Son rôle d'électron libre, avec Thomas Voeckler, ne lui déplait pas, bien au contraire : "A Europcar, la philosophie est différente. Cela ne me déplaît pas. Trop de mecs autour de toi, cela rajoute du stress. Je sais que Jean-René Bernaudeau (NDLR : manageur d'Europcar) dit que je suis son favori pour la victoire. Il croit plus en moi que moi ! Il est sincère. Ce qu'il ne veut pas, c'est que des coureurs comme Pinot et Bardet deviennent comme Froome et attendent les deux derniers kilomètres. Il veut du panache et de la bagarre, et il a raison".