Route - Pauline Ferrand-Prévot: «Je ne peux pas vraiment dire que j'aime courir...»
La saison 2025 est terminée depuis quelques semaines maintenant, mais il est déjà l'heure de se tourner vers la saison 2026 pour de nombreux coureurs. C'est notamment le cas de Pauline Ferrand-Prévot (Team Visma-Lease a Bike), qui après une saison 2025 exceptionnelle, marquée par ses victoires sur Paris-Roubaix et le Tour de France Femmes, prépare dès à présent la saison à venir. Pour la deuxième saison de suite, elle se consacrera à la route, avec pour principal objectif de conserver son titre sur le Tour de France Femmes, mais pas seulement. Comme elle l'explique lors d'une interview accordée au magazine Rouleur à l'occasion d'une cérémonie cette semaine, elle ambitionne de remporter plusieurs classiques printanières en plus du Tour de France en 2026.
Vidéo - Pauline Ferrand-Prévot a remporté le Tour de France 2025
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"Je ne peux pas dire que j'aime vraiment courir. Ce que j'aime, c'est gagner"
Pauline Ferrand-Prévot est d'abord revenue sur sa saison 2025, et ses ambitions pour 2026 : "Cette année, en revenant sur la route, j'ai connu pas mal de hauts et de bas. J'ai bien performé sur le Tour, mais j'aimerais, l'an prochain, être performante plus tôt dans la saison. C'est un autre défi pour moi d'avoir deux pics dans la saison, ce sera une approche différente. Je veux vraiment essayer de gagner le Tour des Flandres et Liège-Bastogne-Liège en début de saison, puis le Tour de France évidemment. Je sais que ce n'est pas parce que j'ai gagné l'an dernier que je dois gagner l'an prochain, c'est ce que je me dis".
Elle poursuit sur sa mentalité à vélo : "J'aime vraiment le cyclisme, pour moi c'est ma vie, mais je ne peux pas dire que j'aime vraiment courir. Ce que j'aime, c'est gagner, donc c'est compliqué. Peut-être que cela peut paraître un peu prétentieux, mais si je cours, c'est parce que je veux gagner. La préparation, c'est aussi ce que j'aime le plus. S'entraîner comme une folle, se coucher à huit heures, se lever à cinq heures et partir s'entraîner. Sur le moment c'est super dur car tu ne vois pas ta famille, tu ne profites pas d'un verre ou d'un bon repas, mais quand tu gagnes à la fin, tu sais tout ce que tu as fait avant, et tu oublies ces douleurs".
"Avant le départ de Paris-Roubaix, ma cheville était infectée, j'étais vraiment malade"
Elle a ensuite donné quelques détails sur sa victoire à Paris-Roubaix en avril dernier, un tournant majeur de sa saison : "Roubaix n'était pas prévu au début de saison, mais j'ai dit à mon entraîneur que j'aimerais le faire. J'étais déjà depuis deux mois en altitude et je commençais à m'ennuyer un peu. Je voulais courir pour Marianne (Vos), et on s'est dit : 'Ok, ne prépare pas Roubaix, tu y vas avec ta forme et tu essaieras d'aider Marianne au mieux'. Je n'ai fait aucune reconnaissance, j'y suis allée à l'aveugle. Mais parfois, quand tu ne t'attends pas vraiment à quelque chose, c'est là que ça arrive".
La Française poursuit enfin en dévoilant son état physique le matin même du départ, qui ne l'a au final pas empêché de s'imposer : "Ma cheville s'est infectée avant le départ, j'étais vraiment malade. Le matin du départ, je n'avais pas dormi de la nuit mais l'équipe m'a confirmé que je pouvais courir et qu'il n'y avait aucun risque. Je voulais juste attaquer pour Marianne, pour obliger les autres à travailler, et elles se sont un peu trop regardées. C'était génial de gagner, mais je me sentais tellement mal après la course que je n'en ai pas vraiment profité, c'était un sentiment mitigé".

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