UCI WorldTour - Quand Nibali a tout misé sur le Tour

Vidéo - Etape 20 - Vincenzo Nibali, vainqueur avec panache

Vincenzo Nibali (Astana) a construit sa saison autour d'un unique objectif : le Tour de France. Pour cela, il a effectué une préparation discrète mais efficace, qui lui a permis de remporter la course de main de maître, une fois débarrassé de Christopher Froome (Sky) et Alberto Contador (Tinkoff-Saxo), tous deux contraints à l'abandon sur chute.

Un début de saison discret

On retiendra surtout de sa participation au Tour de San Luis en janvier, sa chute lors de la 6ème étape qui a fait craindre un moment une fracture costale. Il enchaîne toutefois avec le Dubaï Tour en février où il laisse la vedette à Marcel Kittel (Giant-Shimano) pour les étapes et à Taylor Phinney (BMC) pour le classement général. Délaissant ensuite Tirreno-Adriatico dont il était le vainqueur sortant, il participe à Paris-Nice sans chercher à contester la victoire à Carlos Betancur (AG2R-La Mondiale). Présent ensuite sur le Tour d'Oman, il finit assez loin de Christopher Froome qui s'impose au sommet de la Green Mountain. On le voit à l'attaque sur Milan-San Remo, mais faute d'avoir trouvé des alliés, il est repris dans le Poggio.

Le Sicilien décide alors de faire une pause en faisant l'impasse sur le Critérium International et en profite pour aller reconnaître les pavés du Tour de France. Après une campagne ardennaise qui ne lui a pas souri, il arrive au Tour de Romandie  sans la moindre victoire en 2014. A l'attaque, il apparaît en progrès en finissant 5ème du classement général mais sans inquiéter Chris Froome.

Ayant fait l'impasse sur le Giro, il ne cherche pas à suivre le Kenyan Blanc et le Pistolero dans leurs ascensions supersoniques lors du Critérium du Dauphiné Libéré, préférant monter à son rythme et obtenir une 7ème place qui le satisfait dans l'optique du Tour. C'est finalement sur son championnat national sur route qu'il obtient sa première victoire de la saison après avoir peaufiné sa préparation en altitude dans les Dolomites.

Un Tour de rêve

Au départ du Tour, le Requin de Messine est, compte-tenu de son début de saison, cité parmi les favoris mais après Christopher Froome et Alberto Contador. Il s'empare pourtant du maillot jaune dès le deuxième jour en remportant l'étape. Il frappe ensuite un grand coup en prenant du temps à tous ses adversaires sur l'étape des pavés, la 5ème, remportée par Lars Boom (Belkin). Après l'abandon de Froome, on attend beaucoup du duel entre le leader de l'équipe Astana avec celui de l'équipe Tinkoff-Saxo, mais le duel tourne court le 14 juillet lors de la 10ème étape avec l'abandon sur chute d'Alberto Contador qui laisse le champ libre à l'Italien. Celui-ci ne se prive pas d'aller remporter la victoire au sommet de la Planche des Belles Filles et de reprendre le maillot jaune qu'il avait cédé la veille au Français Tony Gallopin (Lotto-Belisol). Dès lors, Nibali asseoit sa suprématie sur l'épreuve en remportant les étapes de Chamrousse et Hautacam, sans jamais sembler être mis en danger par ses adversaires, que ce soient les français Jean-Christophe Péraud (AG2R-La Mondiale) et Thibaut Pinot (FDJ.fr), respectivement deuxième et troisième, ou l'Espagnol Alejandro Valverde (Movistar), finalement quatrième après avoir été longtemps le dauphin de l'Italien. Nibali entre ainsi dans le club très fermé des coureurs ayant remporté les trois grands tours au cours de leur carrière.

Ayant atteint son objectif, il connaît une fin de saison à l'image du début, ne réussissant pas à peser sur les courses auxquelles il participe. Aux championnats du monde, il est par-exemple incapable de répondre à l'attaque de Michal Kwiatkowski (Omega-Pharma-Quick-Step) puis de prendre la roue des contre-attaquants dans la dernière montée. Cela ne l'empêche toutefois pas de terminé 5ème du classement UCI. Tourné vers 2015, il espèrait remporter le Giro et le Tour au lendemain de sa victoire mais il a depuis mis de l'eau dans son vin en indiquant qu'il allait sûrement se concentrer sur le Tour.