Rétro Classiques - Quand Bernard Hinault avait mis les points sur les «i»...

Par Martin LARUELLE le 04/04/2024 à 12:12. Mis à jour le 07/04/2024 à 14:26.
Rétro Classiques
Photo : @LesAmisDeParisRoubaix

Bernard Hinault est l'un des plus grands champions de tous les temps. Et on le sait, les grands champions ont un caractère bien trempés. C'est ce que nous verrons tout au long de ce récit, et la raison pour laquelle nous avons choisi de l'illustrer avec une photo qui montre toute la rage du champion, plutôt que celle qui le montre franchir la ligne en vainqueur. C’est d’ailleurs suite à ce caractère hors du commun qu'Hinault a été surnommé Le Blaireau. Surnom qui est d'ailleurs au goût du principal intéressé. « Ça me plaît bien […] quand on sait que quand il est chassé, il rentre dans son trou, et quand il sort c'est pour mordre, c'était un peu la même chose pour moi. Quand on me disait 'tu marches pas', je rentrais chez moi et je me préparais physiquement et mentalement, et quand je sortais, c'était pour gagner et c'était la meilleure réponse que je pouvais leur donner » comme il le confiait en 2020 à Europe 1. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé en 1981 lors de la 79e édition de Paris-Roubaix. Cyclism’Actu revient sur cet épisode marquant à l’occasion de la série Rétro Classiques.

Vidéo - En attendant de connaitre le vainqueur du 121e Paris-Roubaix

 

Pas assez « bon » pour Roubaix ?!

C’est un secret de polichinelle, Bernard Hinault n’a jamais aimé Paris-Roubaix, même s’il y a participé à plusieurs reprises. À la veille de sa victoire en 1981, son meilleur résultat est une 4e place décrochée l’année précédente. Certains suiveurs le disent « trop tendre » ou « pas assez bon » pour remporter L’Enfer du Nord. Mais il faut dire que Le Blaireau n’est jamais arrivé au départ à 100% de ses capacités. Le Tour de France restant toujours son objectif majeur, son pic de forme était prévu plus tard dans la saison. Mais en 1981, les choses sont différentes. Hinault porte le maillot arc-en-ciel sur ses épaules et souhaite y faire honneur dans les classiques, tout en faisant mentir ses détracteurs. Au matin de la course, le champion du monde est déterminé et arrive avec des jambes de feu au départ.

 

Une course où tout a été de travers

Et pourtant, rien ne s’est passé comme prévu durant cette course. Dès les premiers secteurs pavés, Hinault crève par deux fois. Et comme le veut le dicton, il percera même une 3e fois plus tard dans la course. Le coureur de l’équipe Renault – Gitane, dont le directeur sportif n’était autre que notre chroniqueur Cyrille Guimard, goûtera également à plusieurs reprises au bitume, dont la dernière fois à seulement 12 kilomètres de l’arrivée, dans le secteur pavé du Carrefour de l’Arbre. Sa chute a été provoquée… par un chien ! Rien ne semble donc lui avoir été épargné et dans de telles circonstances, les chances de victoires de l’homme aux cinq succès sur le Tour de France semblent se réduire à une peau de chagrin.

 

Un sprint de champion

Et pourtant ! Hinault parviendra toujours à recoller à la tête de course et arrivera sur le Vélodrome en compagnie de cinq autres coureurs, dont les deux super spécialistes de l’épreuve, Moreno Moser (Famcucine – Campagnolo) et le corecordman – avec Tom Boonen - de victoires de l’épreuve, Roger De Vlaeminck (DAF Trucks – Côte d’Or – Gazelle). Et c’est là que le panache des grands champion entre en scène. Hinault observe les drapeaux qui flottent au vent, et décide de se porter en tête du groupe et d’emmener le sprint dès l’entame du dernier tour. Laissons la parole au principal intéressé pour expliquer ce qui lui était passé par la tête dans un reportage pour France 3.  « L’année précédente, quand j'avais terminé 4e, j’avais regardé les drapeaux, pour savoir d’où venait le vent. Là, j’ai fait la même chose. Et j’ai décidé d’emmener, d’emmener. Après, on m’a dit que j’avais été fou. Moi, je savais ce que je faisais. Les autres restaient à l'abri, mais en attaquant vent de face, je savais que si sur la ligne opposée, personne n’avait pu me passer... sur la fin, j’aurais le vent derrière, et j’avais suffisamment de puissance pour aller au bout... ».

 

Hinault remporte ainsi Paris-Roubaix, empêche De Vlaeminck de signer la passe de cinq sur l’Enfer du Nord et montre à tous ceux qui ne le pensaient pas capable de s’imposer sur La Reine des Classiques qu’il ne faut jamais titiller un grand champion. « Quand j'ai franchi la ligne, j'ai ressenti un grand bonheur, comme pour n'importe quelle victoire. Mais celle-là avait un parfum particulier, elle clouait le bec à ceux qui disaient que je ne savais pas "faire les pavés". Des journalistes surtout, qui n’avaient jamais fait de vélo, et qui ne voulaient comprendre qu'avant un Tour de France, il ne fallait prendre de risques. Mais bon, j'étais champion du monde, alors j'ai rempli le contrat.".

 

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