TDF - Vincenzo Nibali, vainqueur avec panache !
Par Antoine PLOUVIN le 27/07/2014 à 08:35
Le voilà donc désormais dans le cercle très restreint des vainqueurs des trois Grands Tours. Une série ouverte en 2010 avec sa victoire à La Vuelta, puis l’an passé avec celle au Giro. Non pas qu’il ait chômé entre temps, mais il avait échoué à la deuxième place du Giro en 2011 et à la troisième place du Tour de France en 2012. Maintenant, c’est fait, il va gagner son premier Tour de France. Le « Requin de Messine » remporte une grande Boucle qu’il a dominé quasiment de bout en bout, prenant le maillot jaune dès la deuxième étape et ne l’ayant laissé qu’une seule journée. Certes, certains minimiseront sa performance en arguant de l’absence de Contador et Froome, rentrés prématurément à la maison sur chute. Mais Vincenzo Nibali aura pourtant tout fait pour montrer qu’il est un champion de panache, en remportant notamment quatre étapes, et en réalisant un incroyable coup sur les pavés, qu’il n’avait jamais vu en compétition auparavant. Mais surtout son parcours montre que c’est un véritable amoureux du cyclisme et de ses monuments. Un champion qui rêve de tout gagner, et ne se limite pas qu’au Tour de France.
La Vuelta 2010, le déclic
« Je n’ai jamais pensé entrer dans l’histoire du cyclisme, uniquement en remportant le Tour de France. Je voulais juste gagner, comme quand j’ai remporté le Giro, l’an passé. Mais bien sûr, gagner le Tour de France, c’est encore plus fort. Il y a plus de pression, plus d’attention médiatique de par le Monde entier… C’est plus fort, plus beau et le niveau des coureurs y est plus élevé. Pour autant, ma victoire la plus importante restera la Vuelta 2010. Car quand j’ai fait mes premiers Grands Tours, j’ai eu du mal à trouver la motivation. Je pensais au moins être capable d’obtenir le maillot blanc, mais au final pas du tout. J’étais donc très déçu, un peu abattu. Alors, ma victoire sur la Vuelta en 2010 m’a donné la force de viser le Giro et le Tour de France. Ça a été un déclic. Et depuis je vois que tout ce que j’ai fait ensuite, tout le travail, les progrès payent maintenant. »
Revenu de loin
Et pourtant l’affaire ne s’annonçait pas simple. Il y a un mois, peu de monde pariait sur le leader d’Astana. C’est un grand champion certes, mais son début de saison a été décevant. En retard sur tous ses rendez-vous préparatoires. Même côté Italien, on n’était pas confiant. « La première partie de saison a été difficile. Il y a eu la naissance de ma fille, qui a été un bonheur. Mais j’ai préféré rester aux côtés d’elle et de ma femme. Ça a ralenti ma préparation. Mais j’ai toujours continué à m’investir pour mon objectif. Vous même journaliste, vous avez peut-être des enfants et vous avez dû les quitter une vingtaine de jours pour Le Tour. Avec la préparation, pour moi, c’est multiplié par trois le nombre de jours loin de ma famille ». Mais le Sicilien a le sens du sacrifice. Dès son adolescence, il avait dû déménager pour espérer vivre sa passion. Aujourd’hui, « tous ces sacrifices payent ».
Et maintenant ?
Alors quels objectifs pour lui maintenant ? « Je suis un coureur de course par étape. Mais il y a des classiques qui me font aussi rêver. Comme le Tour de Lombardie où je n’ai jamais eu trop de chance jusqu’à présent. Je n’en ai pas eu beaucoup plus aux Championnats du Monde en Italie l’an passé. Avec Liège – Bastogne – Liège ou Milan – San Remo, ce sont des courses que je rêve de remporter et dans lesquelles j’ai toujours donné le meilleur de moi même. Mais je suis avant tout un coureur de Grands Tours ».
Ce dimanche sur les Champs Elysées, Vincenzo Nibali triomphera avec près de 8’ d’avance sur son dauphin, Jean-Christophe Péraud, quatre victoires d’étape, et dix-neuf jours passés en jaune. Ça va en faire des petits lions pour Emma…