Route - Umberto Langellotti : «Faire progresser plus vite»

 

Vidéo - Matteo Draperi, coureur de l'UC Monaco passé pro pour 2016

Cette semaine, l'UC Monaco prenait ses quartiers dans le magasin de Philippe Gilbert le temps d'une soirée. Présentation studieuse d'une équipe qui l'est tout autant. Avec un projet solide entre les mains, les Monégasques veulent mettre toutes les chances de leur coté avec une équipe internationale, huit nationalités pour neuf coureurs. L'objectif d'Umberto Langellotti, président de la fédération, est clair : faire mieux qu'en 2015 et faire de l'UC Monaco un vivier de jeunes talents pour les amener vers l'échelon professionnel comme ce fut le cas avec Matteo Draperi désormais coureur de Southeast-Venezuela aux côtés de Filippo Pozzato.

 

 

Le mot d'Umberto Langellotti, président de la Fédération Monégasque de Cyclisme

Président, la présentation de vos coureurs a montré un lien fort entre eux, on vous sent proche d'eux aussi.

On a pu monter ce projet grâce à l'Union Européenne de Cyclisme. On fonctionne comme une petite équipe de football, les coureurs sont tous localisés au même endroit. Cela permet de les faire travailler aussi bien individuellement que collectivement et de les faire progresser plus vite par rapport à des équipes qui ont des coureurs dispersés un peu partout.

 

Est-ce difficile à gérer pour vous, qui avez des responsabilités ici à Monaco, mais aussi à l'UCI et l'UEC ?

Le calendrier n'est pas toujours facile avec ces réunions. Je suis membre de la commission route à l'UEC, délégué de l'UEC à l'UCI où j'interviens dans les congrés, il faut aussi que je sois présent aux différents championnats qui sont organisés. Alors j'essaie quand même d'être proche de mon équipe, dès que j'ai un petit moment, j'essaie de les suivre également.

 

En ce moment l'un des grands travaux des instances du cyclisme est la lutte contre le dopage physiologique et maintenant matériel. Vous sensibilisez aussi vos coureurs à cela ?

Tout à fait. On a toujours été un petit peu avant-gardistes dans ce sens puisque j'étais intervenu il y a deux ans à l'UCI au sujet du dopage mécanique pour mettre en place des réglements et des sanctions beaucoup plus sévères. Il faut savoir qu'auparavant, les coureurs risquaient cinq cent Francs suisses d'amende. Depuis que je me suis battu, on a des sanctions d'au moins six mois pour les athlètes et des sanctions pécuniaires pour eux mais aussi pour les équipes car il y a forcément au moins un mécanicien qui est au courant. Avec le premier cas avéré, ceux qui étaient un peu sceptiques sont venus me voir en me disant : "Tu avais raison de soulever le problème". On est en train de gagner la bataille du dopage traditionnel, il ne faut pas que le dopage mécanique prenne le dessus.

 

Le projet sportif, dirigé par Guido Possetto

Guido, Monaco semble adopter une politique différente depuis quelques années. 

La spécificité de Monaco, qui est une principauté, donne la possibilité de s'ouvrir à l'international. Nous avons mis en place des moyens différents depuis le grand départ du Tour de France ici en 2009. Nous avons une politique de développement du cyclisme, notamment chez les jeunes. Parallèlement, on a un développement des professionnels au niveau de la fédération. Il faut savoir que nous avons 40 coureurs pros licenciés ici, ce qui nous permet de nous ouvrir à d'autres pays. C'est aussi le cas grâce à notre président de fédération qui nous représente à l'internationale avec l'UCI et l'UEC. On a pu développer un centre international pour jeune cyclistes avec 8 nationalités pour 9 cyclistes, un petit record je pense.

 

Du point de vue de votre calendrier de courses, qu'est-ce que cela donne ?

Grâce à notre image, on peut être invités facilement. Notre calendrier est international. Cette année nous courrons en France, Italie, Espagne, Belgique. C'est ce qui nous a aussi aidé à recruter de bons coureurs, notre programme de courses les intéresse. 

 

Florian Hudry, objectif professionnel

Justement, parmi ces coureurs il y a vous, Florian. Vous arrivez de DN1 c'est exact ?

J'étais au Team Vulco Vaux-en-Velin, en DN1, où j'ai pu évoluer avec les meilleurs dans le peloton français. Pour ma dernière année en tant qu'Espoir, j'ai décidé de rejoindre l'UC Monaco. J'ai été séduit par le programme qu'ils offraient, très typé montagne avec le Tour du Val d'Aoste, la Vuelta a Bidasoa ou encore des courses classées .2 en Italie. On est vraiment bien encadrés, l'équipe a vraiment mis les moyens pour nous. Que ce soit en termes d'entraînement, de matériel... J'ai quitté une DN1 mais cette équipe en vaut la peine.

 

Vous êtes Espoir 4, dernière année donc. L'objectif est de passer professionnel ?

C'est l'objectif de l'année en effet. Même si je sais que c'est très difficile. Il faut tout faire pour passer pro.

 

Vous avez déjà des courses cochées au calendrier ? 

Comme pour 2015, ce sera surtout la course référence chez les U23,
le Tour du Val d'Aoste. Il faudra donc être en forme pour le mois de juillet. On a la chance d'être présents avec Monaco donc je ne me pose pas la question d'une sélection en équipe de France, c'est un avantage.

 

Brandon Rivera, un espoir du cyclisme colombien

Vous venez d'arriver à Monaco, quels sont vos objectifs pour cette année 2016 ?

Monaco et Guido m'ont repéré pour faire partie de l'équipe de Monaco, j'aimerais aider l'équipe à remporter des courses et à grandir. Le Tour du Val d'Aoste et les courses en Espagne et en Belgique seront mes objectifs principaux. 

Peut-on dire de vous que vous êtes le nouveau Quintana ?

Non, on ne peut pas dire ça. Mais il est clair que je veux réaliser de bonnes choses, lutter sur les courses... J'aimerais passer professionnel dès l'année prochaine. C'est le rêve de tout cycliste.

Des équipes professionnelles vous-ont elles déjà contacté ?

Non, je n'ai eu aucun contact. J'espère montrer des résultats, puis être remarqué par une équipe. 

Vous venez du VTT, allez-vous vous concentrer uniquement sur la route cette année ?

Oui, mais j'aimerais courir quelques courses de VTT pour compléter mon entraînement sur route.

 

 

Propos recueillis par Benoit Laurenti et Cyprien Bricout