Paris-Nice - Carlos Betancur fait parler sa grinta !
Par François FINANCE le 13/03/2014 à 15:47
Sous les coups de midi, les coureurs rescapés de ce Paris-Nice s'élançaient sur les routes escarpées de la cinquième étape. Seulement 152.5 kilomètres au programme aujourd'hui, mais plusieurs ascensions disséminées tout le long du parcours. Dernière difficultée du jour, la Côte de Sainte-Catherine (2ème catégorie), n'était située qu'à 15 bornes de l'arrivée et pouvait donc laisser présager un spectacle similaire à celui de mercredi.
Cinq coureurs se détachent
Thomas Voeckler est le premier coureur à tenter sa chance après quinze kilomètres de course. Déjà à l'attaque hier, l'Alsacien, accompagné de Florian Guillou (Bretagne-Séché Environnement), ne parvient pas à faire le trou. Ils sont repris et rapidement contrés par Sylvain Chavanel (IAM Cycling). En compagnie de Gorka Izaguirre (Movistar), Jan Bakelants (Omega Pharma-Quick Step), Matthew Busche (Trek Factory Racing) et Brice Feillu (Bretagne-Séché Environnement), le nouveau leader de l'équipe suisse désire sans doûte se racheter, lui qui a pratiquement perdu toutes ses chances au général hier, en terminant à 57" de Geraint Thomas (Team Sky) suite à un ennui mécanique au mauvais moment. Après une quinzaine de bornes à l'avant, l'avantage du groupe de cinq s'élève à trois minutes à peine.
Paradoxalement, ce sera l'écart maximal octroyé aux fuyards du jour. Chavanel et Bakelants faisant figure de réels dangers au sein de cette échappée, le peloton ne prend pas de risques. C'est pourquoi à la mi-course, on ne compte plus que deux minutes entre le pack et le groupe de tête. Pourtant, l'entente est bonne devant, mais la Sky de Geraint Thomas -le maillot jaune- n'est pas là pour jouer. A 60 bornes du but, la côte de Saint Martin en Haut est entamé et au sommet, les fuyards n'ont plus qu'une minute d'avance sur le peloton. Le peloton qui perd d'ailleurs Nacer Bouhanni dans cette difficulté de troisième catégorie. Le sprinteur de la FDJ.fr, vainqueur de la première étape et maillot jaune, met pied à terre.
Vincenzo Nibali à l'attaque !
A 50 kilomètres du but, 50" séparent les deux groupes. Dix kilomètres plus loin, l'écart a baissé de ... 10 secondes et à 30 bornes de la ligne, le peloton se rapproche à 30 secondes ! Puis, à 26,5 kms de la ligne, les coureurs passent une première fois à l'arrivée et l'écart reste sensiblement le même. Sous la bannières des 25 derniers kms, Chavanel décide alors de partir seul en tête. Derrière, Samuel Dumoulin, 5e du général, est victime d'une crevaison et ne parvient pas à faire la jonction. C'est alors qu'à vingt kilomètres du but, Chavanel entame la côte de Sainte-Catherine, avec seulement 15 secondes sur le peloton, qui a repris ses anciens compagnons de fuite.
Le coureur de IAM Cycling est rapidement avalé par le pack, qui est secoué dès le pied de la dernière bosse. C'est Laurent Didier qui lance les hostilités, tandis que Sky fait le rythme aux avants-postes. L'équipe britannique contrôle, à 10" du Luxembourgeois de Trek. Mais à 15 kms du but, le coureur du Grand Duché est repris, et c'est Stefan Denifl (IAM Cycling) qui contre. L'Autrichien reste en tête pendant quelques hectomètres, mais juste avant le sommet, c'est Vincenzo Nibali (Astana) qui attaque ! L'Italien prend quelques mètres, mais est pris en chasse immédiatement par Carlos Betancur et ... Geraint Thomas (Sky). De fait, avant d'entamer la descente, le peloton est plutôt regroupé, bien que réduit de moitié. Mais Nibali n'abdique pas et profite de la pente et de ses qualités de descendeur pour tenter de faire le trou.
Betancur initie un contre, et le conclut !
A 10 kilomètres, et toujours dans la descente, le pack est en file indienne mais aucune différence n'est faite. Dans la foulée, dans une portion légèrement montante, Betancur passe à l'attaque. Il prend quelques secondes, mais Fuglsang et Jungels font l'effort pour recoller tandis que le peloton est emmené fort. Le trio résiste et creuse même l'écart, puisqu'à 6 kms du but, le peloton pointe à environ 10 secondes. Derrière, le peloton temporise et personne ne prend la tête des opérations. C'est même John Degenkolb lui-même qui vient rouler un moment à l'avant du pack. Mais l'Allemand, maillot vert sur le dos, ne peut pas faire grand chose seul.
Dans la foulée, OPQS tente bien de prêter main forte, mais les 10 secondes sont maintenues par le trio de tête. A 2 bornes du but, l'écart est stabilisé et ça se profile bien pour Fuglsang, Betancur et Jungels. Quelques hectomètres plus loin, sous la flamme rouge, l'écart est toujours de 11 secondes et les trois hommes de tête continuent de collaborer correctement pour mener leur entreprise à bien. Et ça fonctionne, le peloton est battu et les trois hommes se présentent dans la dernière ligne droite ensemble, pour la gagne. Le sprint est lancé, et c'est le Colombien Carlos Betancur qui s'impose assez aisément devant Jungels et Fuglsang. Coquard règle lui le peloton pour la quatrième place devant Boonen.

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