La Vuelta - Fabio Aru : «J'ai toujours faim !»

Vidéo - Fabio Aru gagne la 11e étape de La Vuelta 2014

Nous l'avions rencontré il y a quelques jours pour savoir ce qu'il envisageait sur cette Vuelta. Et le moins que l'on puisse dire est qu'il cultive la langue de bois. On s'était alors dit qu'après avoir été la grande révélation du Giro, confirmer était souvent l'étape la plus difficile. Et bien pas pour lui ! Le jeune Sarde, Fabio Aru, s'impose en costaud au sommet du Santuario de San Miguel de Aralar devant un groupe composé de Alejandro Valverde, Joaquim Rodriguez, Alberto Contador et Christopher Froome... Qui dit mieux ?! Après avoir perdu du temps dans le chrono', le coureur d’Astana reprend une place au général, en étant septième, mais s'annonce aussi comme un concurrent sérieux pour le top 5, voire le podium.

Alberto Contador : « On va beaucoup en parler »

Il y a trois mois et demi, il crevait l’écran en remportant l’étape de Montecampione puis en se classant troisième du classement général final du Tour d’Italie. Aujourd’hui, Fabio Aru gagne, à la pédale une nouvelle fois, devant un quatuor de toute première qualité. Indéniablement, il est un talent de demain, et même déjà un talent d’aujourd’hui. Même Alberto Contador, le dit : « Lui, on va beaucoup en parler, déclarait El Pistolero après l’arrivée. Quand je le voyais au Giro, il me faisait penser à moi même. Il est très courageux, il a de bons changements de rythmes… Il est vraiment très fort ! »

« Ma première Vuelta »

« C’est incroyable ! Après le Giro, je m’étais reposé puis avais recommencé très sérieusement l’entraînement pour cette deuxième partie de saison, raconte Aru. Mais de là à gagner… C’est une surprise. D’autant plus que c’est ma première Vuelta, et que c’est aussi la première fois que je fais deux grands Tours dans une saison ». C’est vrai qu’il est jeune. Il a eu 24 ans, il y a tout juste deux mois. Et ce n’est là que le troisième grand Tour de sa carrière. Déjà pour son premier Giro, il avait été un allié précieux de Vincenzo Nibali, son coéquipier chez Astana et vainqueur de l’épreuve. Cette année, il devait épauler Michele Scarponi, sur ce même Tour d’Italie, mais Scarpo’ rapidement out, Aru a pu jouer sa propre carte personnelle… On connaît le résultat. Il partait donc il y a une semaine et demie de Jerez de la Frontera, pour la première fois en position de leader dès le premier jour.

« Bien sûr j’ai toujours faim, poursuit-il. Un cycliste doit toujours avoir faim de victoire. J’en veux toujours plus ». Ça promet ! Son défaut, c’est le chrono’. Mardi, il perdait 2’03’’ sur Tony Martin, soit 1’24’’ sur Alberto Contador. Il est actuellement septième du général à 2’13’’ dudit maillot rouge. Sur le Giro aussi, ça avait été son principal point faible. Il y perdait 2’55’’ face à Uran, alors qu’il finissait à 1’06’’ du Colombien, deuxième de l’épreuve. Mais ça veut aussi dire que ses capacités en montagne lui ont permis une belle remontée. Et de la montagne, il en reste ! Beaucoup ! Mais dans ses adversaires, il y a justement aussi des rouleurs comme Christopher Froome ou Rigoberto Uran (rouleur depuis cette année), à qui il faudra prendre du temps avant le chrono’ final, court mais pour spécialistes, de Saint Jacques de Compostelle. Lui en tout cas ne se met pas la pression. « Jour après jour » rengaine-t-il systématiquement…

Papa Tiralongo

Il en avait déjà parlé lors de sa victoire à Montecampione, Aru voit son coéquipier, le Sicilien Paolo Tiralongo comme un mentor. « Paolo Tiralongo est un peu mon second père, nous ne vivons pas loin », avait-il déclaré. Et bien visiblement, le coureur de 37 ans n’est pas pour rien dans cette victoire. « Paolo m’avait dit ce matin comment faire, où attaquer précisément. Entre 2 et 1,5 kilomètres de l’arrivée. Et c’est ce que j’ai fait. »