La Vuelta - De Marchi, enfin... : «C'est le destin»
Par Antoine PLOUVIN le 29/08/2014 à 20:24
Vidéo - Alessandro De Marchi gagne la 7e étape de La Vuelta 2014
Alessandro De Marchi, on commence à le connaître. Rappelez-vous, sur le Tour de France, c’était celui qui était très souvent échappé, mais jamais victorieux. Le coureur de la Cannondale s’était néanmoins consolé avec le prix du Supercombatif, lui donnant le droit de monter sur le podium des Champs Elysées. A vrai dire, il ne gagne pas beaucoup. Ce n’est même que sa deuxième victoire sur route, alors qu’il a 28 ans. Il faut dire aussi que l’Italien a commencé sa carrière sur la piste. Mais ses deux victoires, ce n’est pas n’importe quoi. L’étape de Risoul sur le Critérium du Dauphiné, devant Christopher Froome. Si De Marchi était issue de l’échappée, il avait quand même dû livrer un gros effort pour tenir face au retour du Britannique, qui espérait gagner l’étape ce jour là. Et puis, ce vendredi, il remporte la septième étape de La Vuelta, devant… Ryder Hesjedal. C’est à dire qu’à chaque fois qu’il gagne, c’est devant un vainqueur de grand Tour. Bon, il est vrai qu’à l’époque de Risoul, en 2013, Froome n’avait pas encore remporté de Tour de France, et aujourd’hui le Ryder est loin de sa condition du Tour d’Italie 2012. Mais ça n’est pas dénué de sens, car clairement, Alessandro De Marchi a des capacités d’escaladeurs. Pas assez pour être réputé grimpeur, mais assez pour espérer un jour remporter une grande étape de montagne.
Fair Play
« Je ne sais pas si j’étais le plus fort aujourd’hui, mais j’étais au moins le plus chanceux. J’avais une chance de réussir, je savais qu’il fallait attendre la difficulté pour réussir à partir… Une seule carte à jouer. Je l’ai fait, ça a fonctionné. Je suis vraiment désolé pour Ryder Hesjedal, qui est tombé. Je l’ai attendu, au début, car nous avions bien collaboré. Mais après un moment, je ne pouvais plus. Je n’avais qu’une seule chance pour gagner, alors je ne pouvais plus la laisser filer. »
Poignée de main entre De Marchi et Ryder Hesjedal après l'arrivée
Hommage à Alfredo Martini
De Marchi, c’est un coureur attachant, fair-play et sentimental. Ce n’était que la deuxième fois qu’il levait les bras dans sa carrière, et ses premières pensées ont pourtant été pour Alfredo Martini, un célèbre personnage du cyclisme Italien, et son équipe, la Cannondale, qui disparaîtra en fin d’année.
« Sur la ligne, j’ai tenu à dédier ma victoire à Alfredo Martini. Je pense que c’était important que pour le premier succès Italien de cette Vuelta, on pense à lui. J’ai beaucoup entendu parler de lui, même si je ne l’ai pas vraiment connu, juste croisé, mais c’était une légende pour le cyclisme Italien ». Alfredo Martini, a très longtemps été sélectionneur de la Squadra Azzurra. Il est décédé ce lundi 25 août, à l’âge de 93 ans.
Mais une autre disparition va aussi bientôt survenir. Beaucoup moins dramatique, mais plus proche des occupations de De Marchi, c’est la fin programmée de l’équipe Cannondale après 2014. De Marchi a aussi tenu à rendre hommage à son équipe, en franchissant la ligne d’arrivée.
« Je suis vraiment triste pour l’équipe Cannondale. C’est une très bonne équipe, une vraie famille. Je dois leur être reconnaissant de ces deux années passées chez eux, pour toute ma vie. Pour moi, c’est vraiment important de finir sur cette victoire. »
2015 chez BMC
Alessandro De Marchi, c’est aussi un ancien de l’équipe Androni Giocattoli, où il a passé deux saisons. Or, on connaît le leitmotiv de la squadra de Gianni Savio : « Honorer la course ! ». Un slogan qui va à merveille au coureur Italien, pour preuve, son prix de supercombatif sur le dernier Tour de France. « Si je devais refaire le Tour de France, je ferai pareil. Je ne gagne pas énormément, c’est sûr. Je suis plus un équipier. Je n’ai pas beaucoup de jours où je peux tenter ma chance, alors quand un jour comme ça se présente, je dois saisir l’opportunité. Je n’ai pas gagné sur le Tour de France, mais je gagne ma première étape de grand Tour pour ma première participation à La Vuelta. C’est le destin. C’est une satisfaction à la hauteur du podium sur les Champs Elysées. »
Justement son destin, parlons-en. On apprenait en début de mois d’août, qu’il courrait 2015 sous les couleurs de BMC. Peu de chance de le voir changer de rôle. Comme il le dit assez fréquemment, « c’est le destin ».