L'Amérique du Sud à vélo - Brésil : Le Corcovado (1)
Par Benoit DOURLHIES le 08/03/2015 à 12:00
Cinq pays, Cinq routes, Cinq visions différentes du cyclisme, voilà ce que l'on peut découvrir au cours quelques semaines de voyage en Amérique du Sud en tant que passionné de vélo. Brésil, Pérou, Bolivie, Argentine et Chili, des territoires où la place de ce sport au sein de la société n'est pas la même suivant les Etats, mais dans lesquels la pratique de la petite reine se transforme à chaque fois en un grand moment.
Pour le premier chapitre de cette chronique, nous nous arrêterons sur le Brésil, et plus précisément la ville de Rio de Janeiro. Si la cité hôte des Jeux Olympiques 2016 est plus réputée pour ses plages et son ambiance festive que pour le cyclisme, la montée du Corcovado restera comme l'un des moments forts du périple de tout cycliste amateur. Avec une ascension avoisinant les 600m de dénivelé pour une longueur d'environ 7km (depuis le quartier de Cosmo Velho), le trajet ne sera pas des plus simples.
Une mise en bouche épicée avec un début de montée rendu très rude par une route pavée, des pourcentages dépassant fréquemment la barre des 10%, ou encore un balai incessant de véhicules transitant sur la colline, autant de paramètres qui rendront l'effort toujours plus difficile. Sans oublier la chaleur, qui dans les heures les plus chaudes de la journée, se révèle particulièrement étouffante.
Mais le jeu en vaut la chandelle. D'abord, on économise de l'argent en montant par ses propres moyens, et la vue offerte en haut sur la ville est tout simplement sublime. Petit bémol tout de même, la présence d'une masse de touristes vraiment impressionnante. Mais ça y est, vous y êtes, tout en haut de l'une des Sept nouvelles merveilles du monde.
Depuis ce panorama imprenable sur la baie de Rio de Janeiro, on pourrait alors tenter de faire une sorte d'inventaire des coureurs cyclistes professionnels brésiliens. Si de nombreuses personnes dans ce pays s'adonnent à la pratique du vélo, peu de noms viennent directement à l'esprit. Murilo Fischer (Fdj.fr) pourrait sortir du lot, étant présent au sein de l'élite depuis plusieurs années déjà. Ou encore un coureur à l'image de Kleber Ramos (Funvic Brasilinvest - São José dos Campos) récent vainqueur d'étape sur le Tour de San Luis au mois de janvier dernier, mais dont les performances ne dépassent presque jamais les frontières de l'Amérique latine.
Le coureur brésilien semble être ainsi, aujourd'hui encore, une denrée rare au sein du peloton, ou tout du moins sur le sol européen et dans les formations World Tour. En revanche, dans une discipline voisine telle que le triathlon, le Brésil offre un nombre d'athlètes plus large, lesquels sont souvent en mesure de peser sur la course lors des épreuves importantes du calendrier.
Ainsi, si le cyclisme au Brésil n'est pas comparable à celui de la Colombie sur le plan professionel, il ne faut pas négliger l'importance de la pratique de ce sport dans la vie de tous les jours, bien qu'il puisse parfois se révèler dangereux à cause de problèmes de sécurité encore persistants dans certaines zones du territoire.
Le profil de l'ascension (Source: Openrunner.com)