Journal de Bord - Jérémy Defaye, une saison d'espoir #3

Jérémy Defaye (SCO Dijon DN1) se livre régulièrement dans Cyclism'actu sur ses rêves, ses projets, ses résultats, son quotidien de coureur cycliste. Membre de l'équipe de France junior lors des derniers mondiaux de Ponferrada, il incarne cette jeunesse décomplexée qui ose sortir des sentiers battus. En route !

Paris-Roubaix, le grand bain

J'ai connu de belles échéances depuis mon dernier journal. J'ai pu prendre part à Paris-Roubaix espoirs et une manche de Coupe de France DN1 en Eure-et-Loir et enfin, un championnat de France de chrono et une manche du challenge national espoirs. Quand on voit des équipes comme BMC Development, Rabobank ou autre, c'est un autre monde, une autre organisation. Même au niveau du matériel c'est autre chose. 

Sur Paris-Roubaix, j'ai été impressionné par le placement nécessaire avant les pavés. C'est ça qui fait la différence, surtout avec la pluie. J'ai eu le privilège de faire partie des rescapés à pouvoir rejoindre le vélodrome de Roubaix, nous n'étions qu'une soixantaine ! Ces grosses équipes sont super bien organisées. Des coureurs protégés, des coureurs prêts à se sacrifier. Une organisation comme chez les pros. En amateur, c'est beaucoup plus débridé. Même s'il y a un statut protégé, cela n'a rien à voir. 

Les résultats viendront, l'expérience d'abord

Côté résultats, pas grand chose à signaler. 58e à Roubaix, relativement loin. Je ne me fixais pas d'objectif particulier. Avec le SCO Dijon, je découvre de grosses courses, j'ai beaucoup enchaîné et j'ai accumulé de la fatigue. C'est aussi pour connaître mes limites. Cette première année me servira à mieux organiser la prochaine. J'ai un peu manqué de repos et je n'ai pas su dire stop. Grisé par le niveau des courses, je n'ai pas su m'arrêter. 

J'ai coupé une semaine début juillet avec une reprise progressive en vue des championnats de France de l'avenir. Là encore, pas d'objectif particulier, mais l'envie d'y faire un résultat. C'est une course d'un jour et je vais m'y préparer pour y être le mieux possible. Le top 5 en contre-la-montre est envisageable et pour la course en ligne sur un circuit très dur, je ferais tout pour être au mieux là-bas !

Avant, je me faisais remarquer pour mes résultats en contre-la-montre mais avec mon passage en espoirs, la donne à changé. Il n'y a plus de braquet limité et la force du coureur prime plus maintenant. J'ai un temps d'adaptation. Je progresse là-dessus mais j'ai forcément du retard vis-à-vis de coureurs présents depuis deux ou trois ans. J'ai moins fait d'efforts solitaires aussi. De toute façon, c'est essentiel de performer sur les courses en ligne. Ces facultés de gstion de l'effort, je continue de les travailler et elles me sont utiles dans certaines configurations de course.

Une histoire d'acclimatation

La chaleur coupe les jambes, comme tout le monde, mais je n'ai pas souffert plus que cela. Je me suis mieux acclimaté que les années précédentes à ce phénomène. Finalement en 2015, je me suis aussi bien acclimaté à la chaleur qu'à ma nouvelle équipe, le SCO Dijon. Bonne ambiance, en tout point ce que j'attendais. Je découvre d'autres courses et d'autres façons de courir. J'ai pu être protégé, ou être le "protecteur" d'un coureur comme Julien Bernard. Je suis pleinement satisfait de mon choix. 

J'ai découvert le SCO, mais j'ai aussi découvert les sélections France espoirs. C'est bien de réussir à être présents en équipe nationale dès la première année. Sur le Tour des Pays de Savoie, le maillot est un véritable bonus. Peu importe la position dans la course, on est encouragés. Un vrai plus pour le moral. Ce Tour, c'était aussi l'occasion de découvrir les courses en montagne avec des coureurs professionnels sélectionnables pour le Tour de France. Ce qui m'a impressionné, c'est la faculté des gars à gravir la dernière bosse.

Les descentes sont tout aussi impressionnantes. J'ai eu l'occasion d'en faire une avec Pierre-Luc Périchon, c'était impressionnant. J'ai progressé, mais visiblement pas assez ! L'an dernier, j'avais déjà pris près de 95 km/h dans une descente et à cette allure là, il ne faut pas se poser de questions. Je découvre des descentes où l'on ne se repose pas.