ITW - Rencontre avec Daniel Leveau... 862 victoires

 

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Daniel Leveau est un coureur cycliste au destin hors-norme. Toujours en activité à 66 ans, il détient un record qui ne sera certainement jamais battu. Surnommé "L’Ogre Normand" (c’est comme cela que s’intitule sa biographie) compte exactement 862 victoires. Il était présent mardi à Lisieux pour le Critérium, Cyclism’Actu en a profité pour partir à la rencontre de ce passionné de cyclisme. Une Passion qu’il a transmis à ses fils Mickaël et Jérémy, ce dernier faisant partie du peloton professionnel. Une histoire comme il n'en existe que très peu.

 

Daniel, 862 victoires au compteur. C’est un record en France, non ?

C’est un record en France mais aussi dans le monde je pense (rire). On a la chance d’avoir beaucoup d’épreuves cyclistes en France, ce qui n’est pas le cas dans tous les pays. À mon avis et sans aucune prétention, ce record ne sera jamais battu. Bien sûr, je n’ai pas remporté les mêmes compétitions qu’un Eddy Merckx. On ne peut pas comparer son palmarès et le mien, parce qu’il a dominé le monde professionnel. On l’appelait d’ailleurs « le Cannibale ».

 

Mais vous avez quand même gagné de belles courses chez les amateurs ?

J’ai gagné pas mal d’épreuves chez les amateurs en effet. À cette période, il y en avait beaucoup et dans toute la France. On avait une bonne équipe et on pouvait rivaliser avec les meilleures cylindrées parisiennes qui possédaient des coureurs qui sont par la suite passés professionnels. J’ai notamment remporté le Tour de Normandie, le Tour de la Manche et le Circuit des Ardennes.

 

Vous avez également couru chez les professionnels, racontez-nous...

Oui, j’ai fait un an chez les pros en 1973 au sein de l’équipe Flandria aux côtés de Maertens, Godefroot ou encore pollentier. J’ai donc eu la chance de côtoyer des grands coureurs durant ce court passage dans la catégorie suprême.

 

Peut-on vous surnommer le Jeannie Longo masculin ?

Par rapport à la longévité... oui car je m’aperçois qu’elle continue à faire de la compétition et moi aussi. La même passion pour ce sport semble nous animer.

 

Justement, comment fait-on pour durer aussi longtemps ?

J’ai été élevé dans une famille saine, pointue et qui misait beaucoup sur le sport. Le vélo, c’était une passion pour nous. J’ai toujours « fait le métier » comme on dit, ce qui me permet aujourd’hui de maintenir une condition physique correcte. 

 

Vous parlez de votre famille et vous avez deux fils dont un, Jérémy, qui court actuellement chez les professionnels (dans l’équipe Roubaix Lille Métropole). Il est jeune mais un bel avenir l'attend n'est-ce pas ?

Je lui souhaite en tout cas. J’espère qu’il aura un bel avenir car c’est un passionné de cyclisme. Il suit le vélo sur internet, à la télévision, partout à vrai dire. Il fait son métier convenablement et en tant que père, cela me ferait très plaisir qu’il réussisse évidemment. Il est complet et réalise de belles performances. L’année dernière, il avait réussi une préparation complète avec le Tour de l’Ain et le Tour du Limousin avant d’atteindre son objectif en devenant champion de France espoirs. C’est une fierté de le voir cette saison avec les professionnels.

 

Votre carrière, vous la racontez dans ce livre, « L’Ogre Normand » écrit par le journaliste Christian Louis…

Exactement. J’ai sorti un livre depuis le 20 novembre. C’est une sorte de biographie sur toute ma carrière avec la préface de Daniel Mangeas, des témoignages de directeurs sportifs comme Alain Gallopin et des coureurs avec lesquels j'ai roulé dans les pelotons pendant 40 ans. 

* Propos recueillis par Sam Myon pour Cyclism'Actu.