ITW - Modolo : «Plus de respect pour les WorldTour»
Par Antoine PLOUVIN, à De Panne le 03/04/2014 à 14:04
Vidéo - Sacha Modolo remporte la 3e étape - 3 Jours de La Panne 2014
Sacha Modolo à nouveau… L’Italien de la formation Lampre – Merida récidive sur les 3 Jours de La Panne, dont il avait déjà remporté la deuxième étape hier. Incontestablement, malgré les absences de Cavendish et Greipel, on peut dire que ce coureur de 26 ans passe un cap cette année. Il signe ici sa sixième victoire de la saison. Mais alors pourquoi ? Pourquoi a-t-il fallu attendre qu’il ait 26 ans pour courir au rang World Tour, alors que depuis plusieurs années, on dit de lui qu’il a la plus belle pointe de vitesse de l’Italie.
"Pas assez mâture"
« Je ne me sentais pas assez mâture. Je pense que je me serais perdu. J’ai toujours été capitaine de mon équipe dans les rangs juniors puis amateurs. Je ne me sentais pas intégrer une équipe World Tour trop rapidement pour avoir un rôle moindre que ceux auxquels j’étais habitué. Je pense que cela aurait cassé ma progression. »
Hier, il nous racontait que la contrepartie de ce passage tardif au rang World Tour, était qu’il ne s’était jamais suffisamment expérimenté sur les courses Belges (lire ici). Qu’il n’en connaissait pas les routes, la façon de courir… Il nous raconte un peu comment s’est passé son premier Grand Prix E3 Harelbeke. « Je savais qu’il fallait être devant. J’ai passé une majeure partie de la journée devant. La mauvaise partie… Dès qu’il fallait être devant, je n’y étais plus. J’étais totalement à contretemps. J’ai fini par abandonner. »
"J'ai dû prendre des risques"
Aujourd’hui, il n’a pas été à contretemps, bien au contraire. Et le timing n’était pas simple, avec les chutes. On a d’ailleurs vu que, malgré les moyens déployés par les équipes Omega Pharma – Quick Step et Giant – Shimao, ni Steegmans (vingt-neuvième), ni Kittel (cinquante-et-unième) n’ont réussi à exister dans ce sprint.
« Mes coéquipiers ont encore fait un travail phénoménal. Richeze et Cimolai ont chacun fait un kilomètre à leur compte. Une préparation impeccable. Je savais qu’il fallait prendre le dernier virage dans les toutes premières positions pour espérer gagner. Ça n’a pas été évident avec la chute (ndlr : de Kenny De Haes). J’ai réussi à l’esquiver. Mais il fallait aussi tenir la position et remonter. J’ai dû prendre des risques. J’ai frôlé les barrières pour passer (Andrea) Guardini. »
Le respect des maillots World Tour
Une véritable année découverte pour Modolo, qui en intégrant les rangs World Tour a déjà découvert quelques classiques du Nord, l’E3 Harelbeke et Gent – Wevelgem, et vivra son premier Tour des Flandres ce dimanche. Il n’ira pas sur le Grand Prix de l’Escaut, qui pourrait pourtant lui sourire, au vu de sa grande forme. Mais il fera son premier Paris – Roubaix dans la foulée. Plus tard, il disputera son premier Tour de Suisse et… son premier Tour de France ! Mais il n’y a pas que les courses qui sont nouvelles.
« A deux kilomètres, il me restait deux équipiers. Avant, ça n’aurait pas été assez. Mais quand on a le maillot d’une équipe World Tour, ce n’est plus la même chose. Il y a plus de respect. Même moi, il y a un an, je me serais plus facilement écarté en voyant des équipes World Tour remonter. »
On comprend donc mieux pourquoi, c’est une confirmation tardive. Mais la vraie question est : De quelle marge de progression dispose-t-il encore alors qu’il a déjà 26 ans ? Il dit lui même qu’il lui faudra encore quelques années pour apprendre.