ITW - Michaël D'Almeida : «C'est notre système et ça frustre»
Par Pierre HERTOUT le 18/08/2016 à 09:04
Photo : Sirotti
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L'équipe de France de piste est venue, a vu... mais la suite ne s'est pas passée comme prévu. Déception, incompréhension et interrogation sont les maitres-mots de l'état dans lequel elle se trouve actuellement après ces Jeux Olympiques très largement en dessous des attentes. Médaillé de bronze en vitesse masculine par équipe, éliminé en demi-finales du keirin, Michaël D'Almeida est revenu auprès de leparisien.fr sur ces contre-performances. "Cette 3e place c'était chaud bouillant. Je me doutais que je serais en retard car j'avais regardé les temps des précédents tours. Il y avait de grosses chances qu'on soit derrière au moment où François [Pervis, 2e relayeur] s'écarte. Comme à mon habitude, j'ai donné le meilleur de moi-même. Si je peux me permettre, j'ai encore fait un excellent 3e tour...
L'équipe de France se retrouve donc désemparée face à cette différence de niveau. "Une médaille, ça se respecte car ce n'est jamais gagné d'avance. Elle va être plus appréciée car pour être honnête et objectif, il y avait deux nations, on devrait même dire des écuries qui étaient clairement hors d'atteinte. Les temps qu'ils ont fait, on ne les a jamais sortis. Je vais dire qu'on s'est battus contre le reste du monde est qu'on en sort vainqueurs. À Londres, nous étions sortis perdants de la finale".
Il est vrai qu'il semblait impossible d'aller rivaliser avec les Britanniques et leur temps canon de 42'440. Une impossibilité qui amène les Français à se poser des questions, à réfléchir pour comprendre. "Tous les quatre ans, c'est la même chose. Si j'arrivais à l'expliquer, je ne serais pas en train de vous parler avec une médaille de bronze autour du cou. Je ne sais pas comment ça fonctionne chez eux. J'ai ma petite idée sur certaines choses que je vais garder pour moi car il n'est pas bon de parler à chaud. Quoiqu'il en soit, ce que je pense au fond de moi ne nous aurait même pas permis de rivaliser. On pointe toujours leurs moyens financiers mais cela ne s'arrête pas là. Nous, on tarde toujours à prendre des décisions. C'est notre système et ça frustre un peu. Mais il y a aussi une atmosphère, des personnes qui gravitent autour de nous... Je ne vous dirai pas tout. Mais tout ce qui envahit ma tête en ce moment, ce n'est pas seulement ce qui s'est passé ce soir. C'est la préparation des deux, trois, quatre dernières années. Il y a des choses à revoir. Il y a des gens qui bien heureusement n'ont pas eu le droit de venir à Rio qui nous ont porté préjudice, en tout cas à moi, et il va falloir que ça se règle. Il y a quatre ans, l'ambiance était totalement différente, tout avait coulé comme de l'eau de roche, on était comme des bisounours. On avait validé à 200% tout ce qu'on faisait. Là, ce n'est pas du tout la même chose..."
Il faudra maintenant que la piste française renaisse de ses cendres pour revenir plus fort d'ici les prochaines années et effacer ce triste bilan de une seule médaille, de bronze qui plus est.