ITW - Chris Froome : «J'ai eu une période difficile»

Vidéo - Christopher Froome remporte le Tour de Romandie 2014

C’est devenu un repère important. Ces trois dernières années, le vainqueur du Tour de Romandie a remporté le Tour de France deux mois plus tard. Le dernier en date n’est autre que Christopher Froome bien sûr. Après un début de saison un peu compliqué, le coureur de la Sky avait donc à cœur de briller sur l’épreuve Helvète pour se rassurer. Et puis cette arrivée dans le Stade de la Maladière à Neuchâtel allait assurément donner des frissons. Il n’a pas été timide et c’est lui qui a décidé de contrer Vincenzo Nibali lors de l’étape de montagne. Encore flanqué de Simon Spilak à l’arrivée, il devait lui reprendre une seule petite seconde sur un chrono’ de 18,5 kilomètres incluant une belle petite bosse. Et Chris’ Froome a clairement remis en ordre la hiérarchie des forces. Il s’impose dans ce chrono’ devant le Champion du Monde de la discipline, Tony Martin, et remporte haut la main ce Tour de Romandie.

« Ce chrono’ était vraiment dur. Il y avait du vent de face sur toute la première partie… Mais la bosse a fait de ce chrono’ un exercice plus adapté à mes qualités qu’à celles de Tony Martin, mais je ne m’attendais pas à le battre. A la flamme rouge, mon directeur sportif Servais Knaven m’a dit que j’avais une minute pour faire ce dernier kilomètre. Mais j’étais déjà mort. Je ne savais pas mes temps avant l’arrivée ». Et il n’avait pas besoin de se presser tant que ça puisqu’il reprend 29’’ à Simon Spilak, le maillot jaune ce matin, qui, lui-même, ne fait pas un mauvais chrono’. : Septième devant Rui Costa.

Le retour ?

Cette victoire, c’est avant tout un point de repère psychologique. « C’est une étape importante pour moi dans ma préparation pour le Tour de France. A l’entraînement, vous avez toutes les mesures qui vous permettent de mesurer votre force. Mais le plus dur est de savoir reproduire ce que vous êtes capable de faire à l’entraînement en course. Alors l’étape de montagne m’a vraiment rassuré. J’ai vu qu’après 4h15 de course, j’étais capable de faire, en compétition, ce que j’avais fait à l’entraînement. Et puis aujourd’hui, cette victoire que je n’espérais pas sur le chrono’. Tous ces bons signes me donnent beaucoup de satisfaction et de confiance, à moi et à mon équipe. »

Depuis sa belle victoire au sommet de la Green Mountain sur le Tour d’Oman, dont il s’était aussi adjugé le classement général (comme en 2013), on n’avait plus beaucoup entendu parler de Chris’ Froome autrement que pour ses problèmes de dos. Forfait de Tirreno – Adriatico, il n’est parvenu qu’à prendre la septième place d’un Tour de Catalogne où il n’a jamais vraiment pesé sur la course. « C’est sûr, j’ai connu une période difficile. Je continue encore aujourd’hui de travailler ces problèmes que j’ai dans le bas du dos. Je fais quotidiennement des exercices pour être sûr de ne plus rencontrer ce problème à l’avenir. J’estime aujourd’hui être chanceux d’être à la place où je suis. Ça a été difficile. Ça fait une difficulté, un challenge supplémentaire, ça ajoute de la pression… Mais aujourd’hui je pense pouvoir être confiant. Je suis dans une bonne condition, exactement là où j’ai besoin d’être. »

On n’oublie pas non plus qu’après son gros bloc d’entraînement à  Ténériffe, les deux semaines précédant ce Tour de Romandie, il a été forfait de Liège – Bastogne – Liège pour une petite infection pulmonaire bénigne. « Je suis arrivé à Liège en me sachant en bonne condition. J’étais vraiment là pour courir. Mais j’ai vu le docteur de l’équipe qui m’a dit de ne pas prendre de risques car la Romandie était mon principal objectif. Ce n’est pas la première fois que je rencontre un problème de ce genre à ce moment de la saison, au début du printemps. Nous avons notamment eu un jour de très mauvais temps lors de mon stage à Ténériffe qui n’a pas arrangé les choses ». Rien de grave donc.

Tout va bien en vue du prochain Tour de France...

Le voilà rassuré, parfaitement à l’heure sur son planning de préparation pour le Tour de France. Désormais, on ne le verra plus en compétition avant le Critérium du Dauphiné dans un mois. « On va entrer dans une nouvelle phase très importante avant le Dauphiné. Nous ne sommes plus qu’à deux mois du Tour de France et si la condition est là où elle doit être, il y a encore beaucoup de travail. Je vais repartir à Ténériffe pour deux semaines d’entraînement intensif en altitude. Mais je sors d’ici avec un très bon sentiment. J’en suis au même stade que l’an passé, et c’est un point de repère important dans la tête. Surtout après tous les problèmes que j’ai connu en début d’année. Il me reste encore à travailler et perdre 1 kilo, voire 1 kilo et demi ». Ce qui est impressionnant, quand on voit comme le vainqueur du dernier Tour de France est déjà fort bien affûté.

Une semaine parfaite puisqu’en plus de marquer cet important point psychologique pour lui même, il a aussi dominé aisément Vincenzo Nibali, qui devrait être son principal adversaire sur les routes du prochain Tour de France. « Je préfère être devant, c’est sûr. Mais nous sommes encore à deux mois du Tour et tous mes rivaux vont s’entraîner très dur. Le battre c’est bien, mais je ne suis pas sûr que ça ait une signification pour le Tour de France ».

... à une exception près

Une semaine parfaite donc… à une exception près : Richie Porte ! L’Australien est l’allié le plus précieux du Britannique d’origine Kenyane. Jamais dans le coup, très loin après l’étape de montagne de vendredi, il n’a pas pris le départ samedi. Inquiétant ? « Richie a aussi connu des périodes difficiles. Il a été malade sur Tirreno – Adriatico… (ndlr : il a aussi abandonné la Catalogne dès la deuxième étape) Mais il est très motivé et a un gros mental. Il va se joindre à nous sur le prochain stage à Ténériffe. Mais j’ai aussi vu une grande équipe autour de moi cette semaine. Ils étaient forts quand la route s’élevait. Je n’ai jamais été un seul moment isolé. Un grand merci à eux. C’est aussi un signe encourageant. »