ITW - Audrey Cordon-Ragot : «Rester numéro 1 avec Wiggle»
Par Valentin NUNES le 06/02/2016 à 15:29
Vidéo - PC-Futuroscope 86, l'ancienne équipe d'Audrey Cordon-Ragot
Alors qu'elle devait participer au Tour du Qatar féminin, Audrey Cordon-Ragot a déclaré forfait, la faute à une clavicule cassée après une chute sur un cyclo-cross. Pas de quoi inquiéter la Championne de France du contre-la-montre qui souhaite aider sa formation, l'équipe Wiggle High5, à rester numéro 1 mondial à l'aube de la première édition du World Tour féminin. Pour Cyclism'Actu, la coureuse française revient d'ailleurs sur la création de ce nouveau calendrier après nous avoir raconté sa blessure et dévoiler ses ambitions. Ancienne pensionnaire de la formation Poitou-Charentes Futuroscope 86, Audrey Cordon-Ragot nous parle également des souvenirs qu'elle a avec son ancienne équipe.
Comment s'est passée votre intersaison ?
J'ai tenu à faire quelques cyclo-cross pour me remettre dans le bain et faire des intensités, c'est un moyen ludique qui permet de se dépasser. Moi, quand j'ai un dossard sur le dos, je me donne à 100%. Je suis tombée sur le cyclo-cross de Taupont, le dernier de ma saison avant de partir pour le Qatar. J'ai la clavicule gauche cassée mais cela ne nécessite pas d'opération, je dois observer trois semaines de repos.
Vous n'êtes pas passée loin d'un titre mondial l'an dernier, avez-vous des regrets ?
Non, je n'ai aucun regret. On a des regrets quand on sait qu'on aurait pu mieux faire. Je ne suis pas dans ce cas, j'ai donné tout ce que j'avais et j'ai couru intelligemment. Évidemment, j'y ai cru et ça aurait pu me sourire mais le destin en a décidé autrement et je crois en ma réussite un jour ou l'autre. Après tout, le sport c'est aussi une part de "chance".
Quels seront vos objectifs cette saison et à quelles courses participerez-vous dans un premier temps ?
Je suis engagée sur les classiques de début de saison. J'ai dû me battre pour avoir un calendrier digne de ce nom car, au sein de l’équipe n°1 mondial, il faut faire sa place. C'est d'ailleurs l'objectif du manager de l’équipe de rester la meilleure équipe du monde ; pour autant, je pense qu'il est facile d'y parvenir mais le plus dur est d'y rester. Nous allons travailler pour ça.
"Il y a tellement de choses à faire dans le cyclisme féminin"
Que représente pour vous la création du World Tour féminin ? Que reste-t-il encore à faire pour faire évoluer le cyclisme féminin selon vous ?
C'est une première évolution dans la reconnaissance du cyclisme féminin comme un sport professionnel et je suis très satisfaite de cela, mais beaucoup de choses restent à faire comme l'instauration de contrats de travail, d'un salaire minimum, de conditions décentes de course, d'une médiatisation imposée… Il y a tellement de choses à faire.
Cyclism'Actu est désormais partenaire de la formation Poitou-Charentes Futuroscope 86, votre ancienne équipe. Quels souvenirs cela vous évoque-t-il ?
Évidemment, je continue à suivre cette équipe ! Elle représente beaucoup à mes yeux, il s'agit de ma première équipe, j'y ai passé six ans, c'était la découverte du haut niveau, la rencontre de personnes formidables qui se battent pour le cyclisme féminin et ne lâchent jamais rien, que ce soit les managers, les directeurs sportifs, les mécaniciens ou les soigneurs. Et puis, aujourd'hui, elles sont aussi mes concurrentes, et redoutables qui plus est !
Propos recueillis par Valentin Nunes pour Cyclism'Actu.