ITW - Alexis Gougeard : «Paris-Roubaix, c'est un rêve»

 

Vidéo - Alexis Gougeard prend la 5e place du Het Nieuwsblad

Cinquième lors du Circuit Het Nieuwsblad, Alexis Gougeard commence à se faire un nom dans le peloton. À 22 ans, le coureur d'AG2R La Mondiale compte déjà sept victoires à son palmarès, dont une sur la Vuelta. Samedi, sur la première classique de la saison, il a rivalisé avec les meilleurs et a manqué la victoire de peu. Pour Cyclism'Actu, le Normand revient sur sa course et évoque la suite de sa saison.

 

Vous avez fait une grosse performance au Het Nieuwsblad. Est-ce que vous êtes plutôt satisfait de ce résultat ou déçu de ne pas avoir réussi à gagner ?

Je suis satisfait de mon résultat, même si je pensais un peu à gagner. Mais c’était vraiment compliqué parce que j’étais vraiment au bout du bout.

 

On vous a vu travailler avec Peter Sagan et Greg Van Avermaet dans le final. Est-ce que c’était la bonne stratégie ?

Je pense que oui. De toute façon, ils allaient plus vite que moi au sprint. J'ai donc fais ce que je pouvais. J’ai passé toute la journée devant et cela m’aurait vraiment déçu de finir rattrapé par le peloton à un kilomètre de l’arrivée. J'ai donc aidé un peu dans le final.

 

Le lendemain, vous avez abandonné sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

C’était la motivation et surtout la fatigue. J'ai vraiment été loin la veille. J’ai été puiser loin dans mes réserves et cela m’a vraiment fait mal. Le lendemain, je n'avais pas forcément de très bonnes sensations.

 

Est-ce qu’on peut vous considérer comme un spécialiste des classiques ?

Il y a encore du travail. L’année dernière, je n'avais pas trop apprécié les classiques flandriennes. Là, après deux jours, je commence à avoir un peu plus de plaisir. Ce n'est pas encore ça, mais j'ai vraiment plus de plaisir que l’année dernière.

 

Lors des prochaines classiques, est-ce que vous serez encore devant ?

Si les jambes me le permettent, oui. Je vais faire en sorte d’être à l’avant et de jouer ma carte. On a une équipe qui est assez complète avec de gros coureurs comme [Sébastien] Turgot et [Damien] Gaudin. On est pas mal de coureurs à pouvoir jouer notre carte, donc on verra selon les consignes de course avant le départ.

 

Est-ce que vous pensez que la nouvelle génération française des coureurs de classiques pourra rivaliser avec les meilleurs sur des monuments comme Paris-Roubaix ?

C’est vrai qu’on est une génération où on commence à bien marcher et qui peut, pourquoi pas, rivaliser avec les meilleurs. Moi, je pense que c’est possible.

 

Est-ce que vous rêvez de briller sur Paris-Roubaix ?

C’est un rêve pour moi. Pour le moment, ça reste un rêve et ça va être très compliqué à réaliser. On va essayer de le faire.

 

Vous avez repris la saison très tôt, dès le Tour Down Under. Pourquoi ce choix ?

J’aime reprendre assez tôt. Je n'aime pas trop les hivers longs. Cela me va de commencer assez rapidement la saison, pour pouvoir rouler un peu au soleil. Je préfère repartir assez rapidement.

 

Dimanche, vous serez sur Paris-Nice. Quel rôle est-ce que vous allez jouer dans l’équipe AG2R La Mondiale ?

On n’en a pas encore parlé. Mais, je pense que je vais devoir épauler les leaders, comme Romain [Bardet], le mieux possible. Je vais les emmener pour faire leur meilleur résultat possible.

 

Quelles ambitions personnelles avez-vous pour ce Paris-Nice ?

C’est mon premier Paris-Nice, donc ça va être tout d’abord de découvrir et de faire un bon travail pour l’équipe. Pour le moment, je ne sais pas ce qui est possible de faire.

 

Vous continuez ensuite avec les classiques. Après ce week-end, vous devez avoir des ambitions. Quelles sont-elles ?

Je vais d'abord essayer de me faire plaisir sur mon vélo, parce qu’à Kuurne, je ne me suis pas vraiment fait plaisir. Par contre, je me suis fais plaisir au Het Nieuwsblad. Je n'espère pas forcément de résultats en particulier. Si on me dit de travailler pour quelqu’un, je vais le faire et je vais essayer de le faire du mieux possible.

 

À 22 ans, vous avez déjà une victoire d'étape sur un grand Tour à votre palmarès. Cette année, vous voulez participer au Tour de France. Est-ce qu’une victoire d’étape en juillet est un objectif ?

Non, on va avoir une belle équipe. Je vais d’abord travailler pour les leaders et, si on me donne ma carte sur des étapes, je ne dis pas que je ne vais pas essayer. Mais après, il y aura d’autres objectifs prioritaires comme le classement général avec Romain Bardet.

 

Et les Jeux Olympiques, vous y pensez ?

Je n'y pense pas du tout. Le circuit n’est pas du tout adapté pour moi. Il y a d’autres prétendants pour aller aux Jeux.

 

Quel est votre programme de courses ?

Pour moi, après Paris-Nice, ce sera les classiques (Tour des Flandres, Paris-Roubaix). Puis, ce sera une préparation pour le Critérium du Dauphiné, logiquement. Si tout se passe bien, il y aura ensuite les Championnats de France et le Tour de France.

 

Propos recueillis par Mathieu Roduit pour Cyclism'Actu