Giro - Quintana, 1er Colombien vainqueur du Giro
Par Antoine PLOUVIN le 01/06/2014 à 21:22
Vidéo - Nairo Quintana gagne le Giro d'Italia 2014
Il partait grand favori malgré son jeune âge et il a réussi. Nairo Quintana ne l’a pourtant pas eu facile. Retardé (mais finalement comme tous ses adversaires) lors de la chute de Montecassino, il a souffert d’une grippe à partir de la deuxième semaine gênant notamment sa respiration. Au début de la montagne, il se retrouvait le plus mal classé des favoris. C’est ce qui l’a obligé à faire ce grand numéro lors de l’étape reine de ce Giro, qui arrivait à Val Martello via le Gavia et le Stelvio. Puis il n’a jamais faibli, remportant même aisément le chrono’ de la Cima Grappa. A 24 ans, le leader de la Movistar remporte son premier grand Tour et s’impose pour l’avenir comme un grand protagoniste du cyclisme.
« Je suis humain. Je ressens la fatigue, comme tout le monde. Mais je sais bien y résister et j’arrive à la cacher. Sur les pentes du Zoncolan, j’avais très mal aux jambes. Mais j’ai tenu et je pense qu’on ne l’a pas trop vu ». C’est vrai que l’une des facultés de Quintana est de savoir conserver son calme et sa sérénité. Quand il changeait de vélo et de casque sur le chrono’ de Monte Grappa, il était impressionnant de décontraction.
Des moments difficiles
Il a pourtant connu des moments difficiles. Lors de la deuxième semaine, il est pris par une grippe. Sa respiration altérée, ses oreilles douloureuses, il n’est pas au mieux. Il fait le pire temps des favoris en concédant 2’41’’ à Rigoberto Uran lors du premier chrono’ à Barolo. Le voilà avec 3’30’’ à reprendre… Il reprendra 25’’ à Oropa, puis 20 nouvelles secondes à Montecampione. Lors de la journée de repos, il n’était donc pas au mieux, le moral atteint. Et puis il nous livre cette anecdote : « Au début de la deuxième semaine, je ne pensais vraiment plus pouvoir réussir. Sur le Gavia, je voulais m’arrêter… Mais mon coéquipier Gorka Izaguire m’a beaucoup aidé. Il m’a donné à manger, m’a parlé, m’a motivé. Il m’a beaucoup aidé à gagner cette étape très difficile ». C’est vrai que la victoire finale est aussi celle d’une équipe qui a su à la fois protéger son leader, et aussi maîtriser parfaitement. Movistar est la plus ancienne des équipes du peloton World Tour. C’est aussi un plus d’évoluer dans un univers aussi expérimenté, calme et serein.
Un sentiment national très fort
C’est toujours le premier sujet qu’il aborde en interview… son pays ! La Colombie. A la fois très fier de le représenter à l’international, il veut aussi faire passer le message que la Colombie n’est plus le pays qu’on imagine, en proie à la guerre. C’est aussi une leçon de courage qu’il veut faire passer. « Il ne faut jamais cesser de croire à ses rêves. Il y a beaucoup de jeunes Colombiens qui veulent percer. Il faut toujours continuer à rêver. Moi j’ai 24 ans et j’ai accompli un de mes rêves. J’espère que ce sera un message pour tous les Colombiens ».
Le Tour en tête
« Ma deuxième place du Tour de France m’a fait comprendre que mon rêve m’était accessible. Ne pas le courir cette année pour me consacrer au Giro n’a pas été une décision facile. Mais c’était une bonne décision. J’en retire un premier grand succès et j’y ai aussi appris à être un leader, à gérer une équipe… C’est un passage important et l’an prochain, je viendrai pour gagner le Tour de France ».
On ne sait pas encore s’il fera le Tour d’Espagne en attendant.