Equipes 2015 - Katusha Team, capable de briller partout
Par Benoit LAURENTI le 21/01/2015 à 13:21
La saison 2015 commence dès janvier avec le Tour Down Under. L'occasion pour Cyclism'Actu de faire un tour d'horizon des équipes World Tour qui nous feront vibrer tout au long de l'année. Sixième équipe présentée, Katusha, qui pourra une nouvelle fois compter sur "Purito" Rodriguez et Alexander Kristoff.
Quel Rodriguez en 2015 ?
Il s’appelle Joaquin Rodriguez, mais c’est surtout « Purito ». Coureur explosif au possible et maudit des Grands Tours, Purito n’a pas eu la chance de son côté en 2014. Parti avec l’objectif de briller sur les ardennaises et de doubler Giro et Vuelta, l’Espagnol est rentré bredouille et avec quelques blessures de guerre en bonus. Une première chute à l’Amstel et une seconde quelques jours plus tard sur la Flèche Wallonne ont mis à mal la préparation de Purito qui s’est tout de même aligné au Giro avec des ambitions. Raté une nouvelle fois puisque l’Espagnol, déjà grandement fragilisé s’est une nouvelle fois retrouvé à terre lors de l’étape du Montecassino avant même de pouvoir s’exprimer en haute montagne.
A l’offensive sur le Tour de France où il comptait remporter le maillot blanc à pois rouges de meilleur grimpeur (en vain), on le retrouve à l’avant sur la Clasica San Sebastian où il finit 3e, puis sur la Vuelta où bien qu’actif, il n’a pas réussi une seule fois à monter sur la plus haute marche du podium, fait surprenant quand on sait qu’il s’était imposé en 2010 (1 fois), 2011 (2 fois), 2012 (3 fois), 2013 (1 fois). A nouveau présent en fin de saison lors du mondial où il a aidé Valverde et sur le Tour de Lombardie où il a terminé 8e (et dont il était le double vainqueur), Rodriguez s’est rapidement tourné vers 2015 pour oublier une saison un ton en dessous de ce qu’il a l’habitude de faire. Au programme : Tour de Dubai, Tour d’Oman, Tirreno, Catalogne, Ardennaises, Dauphiné, Tour, San Sebastian, Vuelta, semi-classiques italiennes et Lombardie.
Compte tenu de sa baisse de régime, certains s’aventurent à dire que Rodriguez ne serait plus si fort qu’auparavant. Difficile d’estimer le niveau de l’Espagnol. Ses chutes et cette saison l’ont sans doute fatigué, mais ses qualités intrinsèques avaient tout de même fait mouche en début de saison dernière, notamment lors du Tour de Catalogne qu’il avait remporté avec une étape en prime. L’âge est aussi un élément à ne pas négliger. Les coureurs terminent leurs carrières de plus en plus tard, mais l’âge est un facteur important qui joue, non seulement sur la fatigue physique d’un corps, mais aussi sur la fatigue mentale.
Alexander Kristoff, discret et efficace
Kristoff, c’est la lueur d’espoir inattendue pour le peuple norvégien. Hushovd longtemps sur le déclin, les suiveurs voyaient en Edvald Boasson Hagen « EBH » le parfait héritier de l’ancien pensionnaire du Crédit Agricole, Cervélo et de la BMC. Sauf qu’EBH pourtant régulier n’a pas réussi à s’imposer sur une grande classique, chose qu’a réussi à faire Alexander Kristoff. Progressant d’année en année, il a fini par s’imposer en 2014 sur Milan-San Remo. Mais ses performances ne s’arrêtent pas à ce fait d’arme. Kristoff a aussi levé les bras sur la Vattenfall mais aussi à deux reprises sur le Tour de France. Il a aussi enchaîné une 5e place sur le Tour des Flandres et une véritable razzia sur le Tour des Fjords avec 3 victoires, le classement général et le maillot de meilleur sprinteur.
Comment faire mieux en 2015, lui qui a fini 8e au classement UCI ? Difficile il est vrai de lever les bras à nouveau sur Milan-San Remo par exemple. Un nouveau challenge pourrait faire saliver Kristoff… Paris Roubaix ! Présent sur les classiques pavées avec brio (11e d’A travers la Flandre, 13e de Gand-Wevelgem, 8e des 3 jours de la Panne et donc 5e du Tour des Flandres), il n’avait pas pu voir le vélodrome de Roubaix suite à une chute intervenue à 80 kilomètres du but, proche de la Trouée d’Aremberg. Clairement, après sa victoire sur la Primavera, Kristoff peut désormais se focaliser sur les deux autres monuments qui semblent être à sa portée début avril : Tour des Flandres et Paris-Roubaix !
Sven Erik Bystrom, champion du monde
Les jeunes attirent de plus en plus l’œil et trouver la parle rare devient un véritable jeu pour les suiveurs. La Katusha a trouvé la sienne puisqu’elle a jeté son dévolu sur le tout récent champion du monde U23 Sven Erik Bystrom, 23 ans. Si son titre est un véritable coup d’éclat, Bystrom ne sort pas de nulle part. Le jeune norvégien a marqué la saison 2014 de sa régularité et sa faculté à accumuler les places d’honneur. Omniprésent dans le top 10 sur le Tour de l’Aletenjo (4 top 10 en 5 étapes), 10e du Tour des Flandres U23, il continue d’aligner avec cette même régularité les places d’honneurs comme sur le Tour des Fjords.
Qu’attendre de lui ? Sa régularité est un atout mais outre sa victoire au Mondial, le Norvégien n’a pas levé les bras. Bien sûr sa victoire n’est pas à remettre en question mais dans un contexte où les jeunes ont tendance à impressionner de plus en plus tôt difficile de savoir ce dont est réellement capable Bystrom. Pourquoi pas marcher sur les traces de ses ainés, Hushovd, Boasson Hagen et Kristoff ? C’est tout ce qu’on peut lui souhaiter…
Spilak, l’homme d’une semaine
Ses performances dans ses jeunes années ont amené les passionnés de la boucle à voir en lui un potentiel vainqueur de Grand Tour. Il n’en sera rien. Trois semaines, c’est trop pour lui. Simon Spilak l’a compris et se spécialise maintenant dans les tours réduits qui animent la saison, comme Tirreno, Paris-Nice, le Tour du Pays Basque, de Catalogne, de Romandie, de Suisse ou encore le Dauphiné et l’Eneco Tour… Et ça marche ! Saison 2014 remplie pour le Slovène qui est toujours revenu de ses courses avec un top 10 en poche, qu’il s’agisse d’une étape (Il a levé les bras en Romandie, sur le Dauphiné et l’Arctic Race) ou du classement général (9e en Algarve, 8e de Paris-Nice, 4e au Pays Basque, 2e en Romandie). Il peut donc se tourner vers 2015 avec des objectifs sensiblement identiques, lui qui est une valeur sûre de l’équipe.