Equipes 2015 - Etixx-Quick Step, ressources illimitées
Par Benoit LAURENTI & Clara SOULARD le 30/01/2015 à 10:29
Dans les sprints, ils seront présents. Dès que le vent soufflera, ils repartiront. A moins que l'Etixx-Quick Step ne soit elle-même une véritable bourrasque de vent tant elle possède bêtes à rouler qui se feront un plaisir d'écraser les pédales. Tour d'horizon de l'équipe belge dirigée par Patrick Lefévère et menée par des coureurs tels que Boonen, Terpstra, Stybar, Martin ou encore Uran.
L’armée des flandriens
Alaphilippe, Keisse, Lampaert, Maes, Sabatini, Van Keirsbulck, Vandenbergh. Autant d’hommes qui ont déjà au moins une saison de classiques dans les jambes. Des hommes de référence qui devront accompagner au plus haut le trio Boonen-Terpstra-Stybar.
Tom Boonen, ou Tommeke, n’est pas un chasseur de monuments. C’est lui, le monument. Des Ronde et des Roubaix à la pelle, et pourtant, Boonen reste insatiable. Ses objectifs restent intacts. Il fera la campagne des classiques belges avec le Tour des Flandres et Paris-Roubaix où il retrouvera son éternel rival, Fabian Cancellara.
A ses côtés, il aura un allié tout aussi dangereux en la personne de Nikki Terpstra, vainqueur en titre à Roubaix. Terpstra s’est aussi fait remarquer en 2014 en réalisant une campagne d’excellence de premier ordre avec une victoire sur A travers la Flandre, 2e du GP E3, 4e des trois jours de la Panne et 6e du Tour des Flandres. Le Hollandais aura à cœur de faire tout aussi bien même si la tâche s’annonce compliquée. Les chances pour lui de partir en facteur comme ce fût le cas lors de Paris-Roubaix risquent difficilement de se représenter !
Enfin, comment ne pas citer Zdenek Stybar, un des surdoués du cyclo-cross. S’il n’a pas excellé sur les classiques pavées, il s’est signalé en terminant 5e sur le vélodrome de Roubaix alors qu’il avait déjà terminé 7e de la Primavera. Des résultats dans la lignée de 2013 où il avait alors terminé 6e à Roubaix, encore.
En résumé, Patrick Lefevere possède plus d’une corde à son arc en vue des classiques et nul doute que les hommes d’Etixx-Quickstep seront une nouvelle fois présents sur le front de la course lors de la première partie de saison.
Uran, livré à lui-même
Parti de la Caisse d’Epargne puis de la Sky où il était barré par des Valverde, Rodriguez, Wiggins et consort, Uran a choisi les rangs de Patrick Lefévère pour s’épanouir. Choix discutable sur le papier car l’équipe belge n’est pas forcément armée pour arpenter les cimes du World Tour. Les pavés, les sprints et les chronos occupant une très grande partie des objectifs de l’équipe, Uran se retrouve seul avec les clés du camion pour porter haut les couleurs Etixx-Quickstep dans les classements généraux.
L’affaire paraît mal embarquée mais le Colombien s’en sort plutôt bien : 2e du Giro 2014 derrière Nairo Quintana, 6e sur La Vuelta avant d’abandonner sur maladie, il a rempli sa part du contrat. Il était alors accompagné dans son aventure italienne par Wout Poels et Serge Pauwels… Qui ne seront plus là en 2015, le premier rejoignant Sky et le second MTN-Qhubeka. Uran retournera une nouvelle fois sur un Giro qui ne cesse de lui échapper et fera comme Contador, le doublé avec le Tour. Il y retrouvera notamment Michal Kwiatkowski le jeune champion du monde qui incarne cette rare caste de coureur capable de briller sur tous les fronts.
D’ailleurs, doubler Giro et Tour est-il une si bonne idée pour le Colombien qui ces deux dernières années s’est effacé sur le second Grand Tour qu’il a fait après le Giro ? Ses rôles et ambitions pourraient différer de l’un à l’autre, visant le général du Giro et le maillot à pois du second, par exemple.
Cavendish, une année de défis
Battu il y a quelques jours par le jeune Gaviria à deux reprises lors du Tour de San Luis, Cavendish n’en reste pas moins un sprinter d’exception. Champion du monde, multiple vainqueur sur le Tour, le Giro et la Vuelta, il est désormais contesté par d’autres grands sprinters comme Greipel, Degenkolb, Kittel, Sagan, Bouhanni, Démare etc. Habitué à lever les bras, il s’est totalement loupé à domicile lors du Tour 2014 en chutant à domicile. De retour sur le Tour de Poitou-Charentes avec succès il a été une nouvelle fois incapable de lever les bras à domicile lors du Tour de Grande-Bretagne.
Qu’attendre de Cavendish en 2015 ? Il a fini par venir à bout de Gaviria lors du Tour de San Luis lors de la dernière étape, et se tourne désormais vers le Tour de Murcie, Kuurne-Bruxelles-Kuurne, Tirreno, Milan-San Remo, Gand-Wevelgem dans la première partie de saison. L’enchaînement Tirreno puis Milan-San Remo est désormais devenu classique et lui réussit de mieux en mieux puisqu’il a progressivement abandonné en 2012 puis terminé 9e en 2013 et 5e en 2014. Soulignons tout de même qu’il a remporté la Primavera 2009 lors d’un sprint d’anthologie face à Heinrich Haussler. Mais en 2015, la tâche s’annonce beaucoup plus compliquée avec la réapparition de la Via Roma en guise de final, rapprochant le Poggio de la ligne d’arrivée. Cavendish aura donc fort à faire.
L’autre pari majeur de Cavendish sera une nouvelle fois le Tour de France. Pour ainsi dire absent en 2014, il sera de nouveau au départ avec ses ambitions habituelles, lever les bras dès que l’occasion se présentera. Un nouveau maillot vert ? Il en est privé par Peter Sagan et son dernier paletot vert remonte désormais à 2011, mais rien n’interdit d’être ambitieux, surtout quand on s’appelle Cavendish. Un challenge de plus pour un coureur qui a su se forger une vraie identité dans le peloton et qui sera à nouveau présent cette saison, c’est à n’en pas douter.
Tony Martin, remettre les pendules à l’heure
Tic Tac Tic Tac… C’est la tactique Tony Martin. Un véritable métronome qui fait trembler tous ses adversaires lorsqu’il s’aligne au départ d’un chrono. Tous ? Non. Sir Bradley Wiggins n’a pas eu froid aux yeux et est venu chiper la couronne mondiale au « Panzerwagen » qui courait alors après sa 4e médaille consécutive. Sa routine s’est brisée à son insu et inutile de préciser que Tony Martin fera tout pour montrer qu’il est toujours le numéro malgré cet accroc en cours de route.
Capable de dominer les chronos, Tony Martin arrive parfois à tirer son épingle du jeu sur les courses d’une semaine et 2014 n’a pas échappé à la règle puisque l’Allemand a terminé 4e du Tour de Dubai mais s’est aussi imposé sur le Baloise Belgium Tour et a fini le Tour de Suisse, épreuve World Tour, en 4e position.
Autre élément à souligner, 2014 restera comme la première saison où Tony Martin s’est imposé deux fois lors d’étapes « classiques ». La première fois, c’était sur les routes du Tour du Pays Basque. La seconde, sur celles du Tour de France. Début de mutation ? Pas obligatoirement. Mais l’Allemand s’est souvent montré utile dans des manœuvres de grandes envergures comme sur le Tour de France aux côtés de Michal Kwiatkowski.
Kwiatkowski champion du monde, la malédiction va-t-elle le toucher ?
Brillant vainqueur des mondiaux de Ponferrada, le jeune Michal Kwiatkowski a confirmé en 2014 qu’il serait l’un des hommes à suivre pour les années futures. En compagnie de Gerrans et Valverde, il a animé l’ensemble des classiques mais s’est aussi fait remarquer en se battant corps et âmes sur les routes du Tour. Le Polonais s’impose dans un style polyvalent que peu de cyclistes maîtrisent. Il grimpe, il roule, punch et sprinte comme peu savent le faire.
Cependant, la tâche s’annonce plus difficile en 2015. S’il est bien entendu un coureur d’exception, la pancarte qu’il aura sur le dos risque de lui compliquer la tâche. La fameuse « malédiction » du maillot irisé va-t-elle le toucher ? Les plus sarcastiques n’ont pas hésité à en parler dès le Tour de Lombardie où Kwiatkowski a littéralement coulé une bielle, incapable de sa battre face une partie de la concurrence qu’il avait dompté une semaine plus tôt. Mais ne pas voir le champion du monde les bras levés sur chaque course ne signifie pas pour autant qu’il est victime de son maillot. La preuve avec Rui Costa, qui a finalement terminé 4e du classement UCI 2014…
Après un Tour de San Luis en guise d’échauffement (où il a tout de même fini 2e du chrono), Kwiatkowski revient sur le vieux continent le couteau entre les dents où il prendra part au Tour d’Algarve, puis à Milan-San Remo, A travers la Flandre, le Tour du Pays Basque, les Ardennaises et Le Tour en juillet. Sera-t-il à nouveau à la hauteur ? Il n’a cessé de progresser depuis son arrivée dans l’équipe de Patrick Lefévère et fait désormais partie des plus grands. Reste une dernière énigme à élucider. Va-t-il une nouvelle fois s’essayer au général du Tour ou chasser les étapes en bon puncheur de renom ?
L'effectif Etixx-Quick Step pour 2015
