Cyclisme - La confiance en soi et le poids de forme
Par Alexis ROSE le 06/09/2014 à 10:41
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Chaque mois, Cyclism'Actu va vous faire découvrir certains "points" particuliers en liens avec l'activité du cycliste : mental, confiance, nutrition, entraînement, sophrologie...etc. Pour cela nous avons choisi de réaliser nos articles avec l'aide de Laurent Favarel, sophrologue et psychopraticien à Marseille. Intervenant dans le domaine du sport, Laurent est un passionné de cyclisme. Nous débutons notre "dossier" avec le sujet suivant : "La confiance en soi et le poids de forme" :
La confiance en soi et le poids de forme
Le thème de la confiance, du manque plus précisément, est souvent abordé pour expliquer une contre-performance. C'est à croire que cette qualité de confiance tient de l'inné, alors que nous savons qu'elle peut être améliorée par l'expérience, la répétition et dans le cadre d'un travail spécifique : sophrologie, hypnose, psychologie. Dans une représentation globale, tous les sportifs ont des personnalités différentes, ce qui laisse penser qu'il y a plusieurs manières de traiter de la confiance en soi. Pour donner une tendance, je dirais que c'est "la capacité à faire preuve de souplesse vis-à-vis des obstacles, des difficultés, tout en maintenant un haut niveau de rendement et de détermination".
La confiance passe essentiellement par le corps
Nous savons que le physique et le mental sont liés. En cyclisme, la confiance passe avant tout par le corps, les sensations, le niveau de force. La discipline est exigeante, il faut développer suffisamment de "watts" pour être compétitif. Cette capacité doit être optimisée par un rapport poids-puissance qui permet à l'individu de bien s'exprimer et de rivaliser avec les meilleurs. Le "niveau de performance" se mesure avec la puissance (en watts) divisé par le poids (en kilos). Cet indice donne la possibilité à l'athlète d'avoir un repère pour juger de sa forme ou encore d'évaluer son niveau, son rang à l'intérieur d'une équipe.
Physiquement, être maigre se traduit par une économie d'énergie pendant le déplacement. C'est une constante, rares sont les cyclistes qui peuvent ne pas la prendre en compte. Mentalement, le compétiteur aborde l'objectif avec un maximum de confiance en lui, plus celle de son staff. Le corps sans graisse, pour la plupart des directeurs sportifs, est en quelque sorte l'expression de la conscience professionnelle du coureur, un signe évident de son bon investissement au travail.
Les risques d'une diète inadaptée
À la longue, les efforts répétés pour arriver au poids de forme peuvent se révéler contre productifs au niveau de la régulation des émotions, si importante au moment de prendre des décisions en compétition.
Lorsque la maigreur n'est plus la conséquence de l'entraînement, de l'accumulation des jours de course, mais d'une diète inadaptée, l'organisme est "dos au mur". Suite à un régime drastique, le corps est en manque et en alerte ! C'est un peu comme s'il se mettait en mode survie pour pouvoir mieux réagir, il perçoit la privation alimentaire comme une forme agression. Cette situation stressante stimule la production de cortisol qui permettra de faire face aux sollicitations du moment. Cet état, s'il est régulièrement reconduit, mène à l'épuisement physique et psychique.
L'énergie, la volonté et le capital confiance sont durement mis à l'épreuve. La fatigue, le doute, la susceptibilité peuvent s'installer durablement. Les performances, paradoxalement aux efforts engagés, deviendront insuffisantes. Dans ce cas de figure, l'athlète peut ne pas comprendre son erreur car il a le sentiment de "faire le métier", de mettre en place une stratégie qui doit le conduire à la réussite.
L'importance du suivi ou de l'encadrement
Malgré ce constat, il ne s'agit pas de s'alarmer pour les cyclistes professionnels. Ils sont suivis par un encadrement vigilant et disposent de facultés physiques et mentales supérieures à la moyenne. Les médecins, les nutritionnistes et les psychologues connaissent bien les conséquences négatives des régimes sur la performance. Les successions de périodes de pertes et reprises de poids (le syndrome du yo-yo, ndlr) ouvrent une porte où pourra s'installer le découragement, l'opposé de la motivation. Pour des cyclistes amateurs qui ne bénéficient pas des mêmes structures que le haut niveau, mieux vaut rouler avec trois kilos de trop et ne pas chercher à ressembler à l'élite de la discipline. Le plus raisonnable semble d'écouter son corps. Si ça ne va pas, il parlera !
Laurent Favarel.
Propos recueillis par Alexis ROSE