Chronique - Guimard : «Le Team Sky n'est pas transparent»
Par Valentin NUNES le 21/07/2015 à 19:00
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C'est la deuxième et dernière journée de repos sur le Tour de France, l'occasion pour Cyrille Guimard de nous livrer sa chronique. Le Druide revient pour Cyclism'Actu sur le traitement médiatique réservé à Christopher Froome et essaye de comprendre pour Alberto Contador, Vincenzo Nibali et les coureurs Français qui ne sont pas au niveau attendu.
Le climat délétère autour du maillot jaune
L’acharnement médiatique autour de Christopher Froome s’arrêtera le jour où il y aura de la transparence. C’est l’opacité qui crée le doute et la polémique. À partir du moment où nous avons le sentiment que l’on nous cache des choses et que l’on nous ment, une suspicion permanente s’installe. Ce n’est pas vrai que pour le Team Sky d’ailleurs, cela concerne d’autres équipes. Le jour où il n’y aura plus cette opacité, où tout le monde sera parfaitement honnête avec tout le monde, l’acharnement médiatique s’arrêtera.
Le niveau de Contador et de Nibali
Je pense qu’Alberto Contador, aujourd’hui, est à son vrai niveau. C'est le niveau qu’il avait sur les Tours précédents. Je n’ai pas le sentiment qu’il soit en méforme. Il a bientôt 33 ans, c’est logique qu’il ne progresse plus. Je crois que Vincenzo Nibali a fait le Tour de France de sa vie l’an dernier et que, lui aussi, évolue aujourd’hui à son vrai niveau. En 2014, Contador et Froome avaient abandonné, l’adversité n’étaient pas la même. C’est pourquoi nous pouvons difficilement comparer la performance du Nibali de l’an dernier à celle de cette année. Il est peut-être au même niveau physique mais mentalement il ne suit plus, il est passé de l’euphorie à la déprime.
"Les Français n'ont encore rien démontré"
En ce qui concerne les Français, il y a eu trop d’euphorie, d’engouement, trop d’attentes sur eux pour ce Tour de France. J’avais d’ailleurs mis en garde contre cette communication faite autour des coureurs français. C’était comme si c’était évident qu’ils allaient gagner le Tour. En réalité, ils n’ont encore rien démontré à la pédale par rapport à Froome, Contador, Nibali ou Quintana. Tout le monde s’est un peu trop emballé et je pense que cette pression a été mal vécue par les acteurs eux-mêmes qui n’ont pas supporté cette attente. On va trouver plein d’explications métaphysiques pour expliquer leurs places mais la réalité me parait bien plus simple.
Le mental dépend du physique et le physique du mental, c’est un ensemble de choses. Quand tu sens que, physiquement, tu as des adversaires plus forts que toi, tu vas avoir des doutes, qui seront justifiés. C’est un phénomène logique qui concerne tous les sportifs.
Le bilan des deux premières semaines
La première semaine du Tour de France a été superbe, avec tous les ingrédients qui font qu’un événement est passionnant et excitant, avec toute la partie émotionnelle et dramatique. Jusqu’à la montagne, il y a tout eu. C’est dommage que Froome ait creusé des écarts aussi importants dès la première étape de montagne mais bon, il était déjà maillot jaune donc des écarts avaient déjà été faits auparavant. Cela a un peu démobilisés des coureurs comme Contador et Nibali, seul Quintana a surnagé. Il reste tout de mêmes quatre belles étapes, quatre desserts. À nous de les apprécier.