Amstel Gold Race - Ardennaises, top départ !

Par Antoine PLOUVIN, à Maastricht le 20/04/2014 à 11:10

Photo :Antoine PLOUVIN

 

Vidéo - Le départ de l'Amstel Gold Race 2014 à Maastricht

Mercredi s’ouvrait, avec La Flèche Brabançonne, la période des classiques Ardennaises, qui fait suite à la longue période de Flandriennes, débutée après Milan – San Remo et qui se terminait dimanche dernier avec Paris – Roubaix (3 semaines donc). Les Ardennaises, c’est un enchaînement moins dense et qui ne dure que huit jours (1 semaine et demie si on compte La Brabançonne où peu de leaders étaient présents). Entre l’Amstel Gold Race ce dimanche et Liège – Bastogne – Liège, dimanche prochain, il n’y aura que La Flèche Wallonne mercredi.

 

La plus sélective ?

 

On ne va pas faire injure à La Flèche Wallonne, mais son final mythique au sommet du Mur de Huy à tendance à en faire une course de côte. Donc ouverte seulement aux tous meilleurs grimpeurs. Liège est un peu plus aléatoire. On peut très bien vivre une belle épopée d’un coureur seul, ou de seulement quelques coureurs, comme on peut aussi bien avoir un peloton groupé au pied de la Côte de Saint Nicolas (dont le pied est à 7 kilomètres de l’arrivée).  L’Amstel aussi a connu ses années où un peloton groupé allait se disputer la victoire dans l’ascension finale du Cauberg, où était jugée avant l’arrivée. Mais ces dernières éditions, ça n’a plus trop été le cas. La grosse différence de l’Amstel avec Liège, ce sont la taille des routes. Outre les très nombreux « pièges » que constituent les infrastructures routières pour une course cycliste, les routes sont régulièrement étroites. Un peu comme sur les Flandriennes. Ce qui étire donc le peloton et crée plus facilement la sélection. Les places à l’avant étant comptées, les équipiers se font plus rares. Les favoris… ou les outsiders, sont alors plus esseulés et plus encouragés à tenter leur chance. Mais c’est aussi l’enchaînement des difficultés dans le final qui est intense, notamment depuis l’ajout d’une nouvelle boucle dans le final.

Ainsi dans les cinquante derniers kilomètres se succèdent le Gulpenberg, le Kruisberg (rien à voir avec le Kruisberg de Renaix qu’on retrouve dans les Flandriennes), l’Eijserbosweg, le Keutenberg, le Cauberg, le Geulhemmerberg, le Bemelerberg et enfin une nouvelle fois (la cinquième de la journée), le Cauberg, dont le sommet ne juge plus l’arrivée depuis l’an passé, mais est désormais deux kilomètres avant celle-ci. Il y a de quoi faire ! C’est pour ça que même si tout est parfois à refaire au pied du dernier Cauberg, le spectacle est quand même souvent assuré avant. Surtout que depuis l’an passé, l’ajout de la boucle finale a encore éloigné l’Eijserbosweg, qui est la bosse la plus dure, de vingt kilomètres supplémentaires par rapport à l’arrivée.

 

La fin d’une période, une transition, un grand rendez-vous…

 

Les Ardennaises, c’est un peu tout ça à la fois. Avec Paris – Nice s’ouvrait la période des courses par étape. Tirreno – Adriatico, le Tour de Catalogne, le Tour du Pays Basque ont suivi pour ne citer que les plus importantes, en même temps qu’une autre partie du peloton se concentrait pleinement sur les Flandriennes, à la fin desquelles les principaux protagonistes en auront terminé avec leur première partie de saison. Avec l’Amstel, La Flèche Wallonne et Liège – Bastogne – Liège, on retrouve des coureurs qui en termineront ici avec leur première partie de saison, d’autres qui ont eu un programme de course plus light et qui vont enchaîner avec les courses par étape qui arrivent, notamment la Romandie deux jours après Liège. Et enfin… ceux qui préparent le Giro et qui, pour certains comme Dan’ Martin (voir ici), sont revenus, il y a peu à la compétition.

 

Gros plateau !

 

Il y a une dizaine d’année, l’Amstel souffrait encore d’une mauvaise réputation chez les grands leaders. Elle n’est pas considérée comme un Monument pour beaucoup alors que son parcours de 250 kilomètres et la difficulté de celui-ci en font sans doute une course aussi difficile à gagner que Liège. Du coup, pour certains, c’était faire beaucoup d’efforts pour un gain potentiel mal valorisé. Et puis surtout, les routes Néerlandaises sont assez chaotiques pour les courses cyclistes. Elles ne sont pas en mauvais état comme les routes Italiennes, bien au contraire. Mais elles sont jonchées d’aménagements, de casses-vitesse qui sont de vrais pièges pour les coureurs. Plusieurs y ont d’ailleurs fini leur première partie de saison, voire leur saison prématurément.

Aujourd’hui les choses ont changé ! Le peloton est désormais plus habitué aux aménagements routiers d’une part. D’autre part, l’Amstel est devenue un objectif pour bon nombre de grands coureurs, dont certains n’hésitent plus à l’ériger au rang de Monument, au même titre ou presque que Liège – Bastogne – Liège par exemple.

 

Les prétendants

 

Favoris

 

- Alejandro Valverde (Movistar) : « He’s flying ! ». L’Espagnol est, ou était, impressionnant en ce début de saison. Il est pour l’instant le seul à s’être imposé à sept reprises cette année. Certes, il n’a fait que cinquième du dernier Tour du Pays Basque, mais après un début de saison très dense, et après une semaine de repos, il a très bien pu se refaire une santé. Son avantage, ce sont ses multiples caractéristiques. C’est un bon grimpeur, il a le jump pour attaquer, même sur le plat, et il va vite. Il est aussi brillant sur les courses par étape que sur les classiques, puisqu’il s’est déjà imposé deux fois à Liège, et une fois à la Flèche Wallonne. L’Amstel est d’ailleurs la seule Ardennaise qui ne figure pas à son palmarès. Vendredi prochain, il fêtera ses 34 ans… Et si c’était son année ?

 

- Joaquin Rodriguez (Katusha) : Il n’a que deux lignes à son palmarès cette année, mais pas des moindres. Une étape et le classement général final du Tour de Catalogne. L’an passé, à Liège, c’est un coureur qui avait exactement le même passif qui s’est imposé, Dan’ Martin. On connaît les qualités de « Purito ». Elles ne sont pas si éloignées de celles de Valverde. Il est moins rapide quand même, et plus fort dans les gros pourcentages. Alors du coup, avec ce final décalé à deux kilomètres du sommet du Cauberg, ce n’est peut-être pas, des trois courses, celle qui lui convient le mieux. Mais l’Espagnol est très fort et plein de ressources.

 

- Philippe Gilbert (BMC) : Depuis sa grande épopée de 2011, il a toujours déçu lors de « son grand rendez-vous ». Cette année, avant mercredi dernier, on n’a pas vraiment eu de signe rassurant si on regarde ses résultats. Pourtant. On l’a vu bien résister dans le Tour du Pays Basque, qui est sans doute la meilleure préparation pour les Ardennaises. Il y a pris l’habitude d’accompagner le plus longtemps ses leaders Cadel Evans et Tejay Van Garderen, souvent jusqu’au pied de la dernière bosse, après un premier écrémage. Et surtout mercredi, il a remporté la Flèche Brabançonne. Un beau parcours, mais le plateau n’était pas assez relevé pour le situer par rapport à la concurrence. Cela dit, on le sait, la victoire est importante pour le mental. Surtout qu’il y a fait beaucoup d’efforts. Et puis la dernière fois qu’il avait gagné la Brabançonne, il allait ensuite s’adjuger l’Amstel, La Flèche Wallonne et Liège…

 

- Michal Kwiatkowski : Voilà un jeune coureur qui révèle peu à peu l’étendue de sa classe. Le polonais d’Omega Pharma – Quick Step n’aura que 24 ans en juin prochain, mais compte déjà cinq victoires cette année et pas des moindres. Il a remporté le Tour d’Algarve en y remportant une étape et le chrono’, et en coiffant Alberto Contador qui était venu pour la gagne. Il remportait ensuite les Strade Bianche, qui est l’une des plus belles semies-classiques du calendrier. Sur Tirreno – Adriatico, il avait montré ses limites dans la haute montagne, mais il est vrai aussi qu’il avait déjà fait une grosse entame de saison. L’an passé, il avait terminé quatrième de l’Amstel, avant de faire  cinquième au sommet du Mur de Huy. Un peu sur le déclin à Tirreno donc, il est revenu très en forme sur le Tour du Pays Basque la semaine dernière, où il termine deuxième derrière un irrésistible Contador. Il est sans doute le favori numéro 1.

 

Les tops outsiders

 

- Carlos Betancur : On se souvient de son début de saison tonitruant où le Colombien remportait le Tour du Haut Var, s’y adjugeant la 1e étape et surtout Paris – Nice, en enlevant deux belles étapes. Le coureur d’AG2R – La Mondiale nous révélait alors ses qualités de puncher, et même de sprinter, alors qu’on lui connaissait déjà à la fois ses qualités de grimpeur mais aussi son aisance sur les gros pourcentages. Une sacrée palette de compétence qui en fait un homme dangereux partout ! Et pourquoi pas sur les classiques !? Sur le papier, il a les qualités. Le dernier cinquième et meilleur jeune du Giro avait pris la troisième place au sommet du Mur de Huy l’an passé, avant de terminer quatrième à Liège. Donc les 250 kilomètres ne font pas peur au coureur de 24 ans. Reste qu’après Paris – Nice, ça a été un peu plus dur. Il n’a terminé ni la Catalogne, ni le Pays Basque, malade. Depuis, il a très bien pu se refaire une santé. C’est vrai que son début de saison avait été chargé.

 

- Vincenzo Nibali : On n’a plus entendu parler du Sicilien depuis sa petite escapade qui anima un Milan – San Remo un peu terne. Le coureur d’Astana avait renoncé à courir le Critérium International comme c’était initialement prévu. Et l’Amstel ne lui a jamais vraiment souri. Alors pourquoi le placer ici ? Parce que c’est un grand champion et qu’il a du panache. Le programme Français « imposé » par son équipe n’a pas l’air de beaucoup lui plaire. Il n’a pas fait un grand Paris – Nice, alors que l’année précédente il volait sur Tirreno. Certes il vient aussi d’être papa et l’objectif n’est plus le Giro mais le Tour de France. Cela dit, l’an passé quand il gagnait Tirreno, c’était devant un certain Chris’ Froome... Alors cette année, l’Italien va bien devoir se trouver des terrains d’expression. Et s’il ne veut être contraint d’attendre le Critérium du Dauphiné, qui est un peu la phase ultime de préparation au Tour de France, il ne lui reste que les Ardennaises…

 

- Tom Jelte Slagter : Il est Néerlandais… Voilà déjà une grosse source de motivation pour briller sur l’Amstel. Lui aussi est jeune (24 ans), et lui aussi vient d’être papa. Mais ça ne l’a pas empêché de remporter deux belles étapes sur Paris – Nice. Un Paris – Nice, dont il a laissé filer la course au général pour un incident mécanique dans le dernier virage de l’étape décisive de Fayence, après que Wilco Kelderman (un autre Néerlandais) ait percuté sa roue et endommagé son dérailleur. Slagter va vite, il passe bien les bosses pas trop longues qui favorisent les coureurs explosifs. Récemment recruté au sein de Garmin, il pourra s’appuyer sur un effectif solide avec notamment le dernier vainqueur de Liège – Bastogne – Liège, Daniel Martin, qui risque d’être un peu court pour l’Amstel à cause d’une préparation décalée pour viser le Giro. Il pourra aussi compter sur l’Autralien Nathan Haas, très en vue sur la Flèche Brabaçonne et dont on dit le plus grand bien dans son équipe. Pour les Pays-Bas, il est sans doute la meilleure chance.

 

- Bauke Mollema : Lui a déjà 27 ans. Il sera la tête d’affiche de l’équipe Belkin. Le sixième du dernier Tour de France a fait dix des deux dernières éditions de l’Amstel. L’an passé, à Burgos, il remportait d’une bien belle manière une étape de la Vuelta pas du tout taillée pour lui. C’est un attaquant, c’est une certitude. La dimension tactique de la course pourrait le desservir, mais surtout ses résultats cette année n’ont encore rien démontré. Reste qu’en tant que leader de l’équipe Belkin, il aura une lourde responsabilité sur les épaules.

 

Bien sûr ces choix sont assez arbitraires et rien ne dit que le vainqueur ce soir à Valkenburg de l’Amstel sera parmi ces noms. Après tout, personne n’avait pronostiqué Roman Kreuziger l’an passé. Le Tchèque a d’ailleurs terminé troisième de Tirreno – Adriatico et pourrait être un client, même si depuis il est un peu absent des premières lignes des classements. Pas sûr non plus qu’il pourra bénéficier de la même marge de manœuvre que l’an passé. Chez Giant – Shimano on s’appuiera sur Simon Geschke et sur Tom Dumoulin. L’équipe Néerlandaise a prouvé en ce début d’année qu’elle pouvait briller sur plusieurs fronts différents. Elle pourrait pourquoi pas créer la surprise. Enfin on parle beaucoup aussi de Simon Gerrans dont le début de saison a été perturbé mais qui a les qualités pour remporter une course comme l’Amstel. Derrière, il y a encore beaucoup d’autres prétendants possibles. La course est ouverte !

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