Affaire R. Kreuziger - Brian Cookson sort du silence
Par Renaud BREBAN le 04/08/2014 à 10:02
Vidéo - Vidéo - Cyclism'Actu a recontré B. Cookson
Brian Cookson, le président de l’Union Cycliste Internationale, est sorti du silence concernant l’affaire Roman Kreuziger. Ce dernier, qui présente des anomalies dans son passeport biologique durant la saison 2011 et 2012, quand il courrait pour Astana, a été suspendu par la Tinkoff Saxo. Mais n’ayant pas reçu de nouvelles de l’instance internationale, l’équipe russe avait décidé de l’aligner sur le Tour de Pologne. Mais l’UCI a voulu réagir : « Dans son passeport, il y a des anomalies très graves. Les experts de l’UCI et de la CADF (Cycling Anti-Doping Foundation, ndlr) sont certains qu’il y a eu des manipulations biologiques. Le coureur a été invité à s’expliquer et ses explications ne nous ont pas convaincues. Nous devons prendre des mesures disciplinaires et nous l’avons fait aussi rapidement que possible », ajoute le Président de l’UCI qui critique également le comportement de la Tinkoff : « Ce que je veux dire, c’est que ces affaires prennent trop de temps, mais ce qui a été particulièrement préoccupant dans ce cas là, c’est que son équipe l’a retiré du Tour de France en raison du Passeport Biologique, mais le remet en compétition sur le Tour de Pologne. C’est très étranges comme comportement à mon avis. Par conséquent, nous avons décidé de traiter ces cas (valeurs anormales dans le passeport biologique, ndlr) comme un contrôle positif. »
Mais entre suspicion et culpabilité, la frontière est difficile à deviner dans ce genre d’affaire : « Le passeport biologique est très utile. Nous sommes persuadés que cela a permis à faire diminuer l’abus de dopage dans le peloton. Le coureurs ou son équipe peut contester juridiquement cet outil, mais je pense que c’est une preuve que l’on peut avancer à la justice pour dénoncer les tricheurs. »
Brian Cookson précise que Roman Kreuziger reste présumé innocent : « Je ne dis pas qu’il est coupable. Ce que je dis, c’est que son passeport nous préoccupe beaucoup et le doute s’installe. » Il revient également sur les menaces d’Oleg Tinkov, propriétaire de l’équipe russe. Ce dernier souhaite envoyer en justice l’UCI qui n’a pas pris les choses en mains assez vite et se voit donc priver d’un de ses leaders : « Permettez-moi de dire que les tweets de mon ami Oleg Tinkov sont toujours divertissants », dit Cookson avec un sourire en coin comme le relate nos confrères de Cyclingnews. « Parfois, ses tweets sont amusants, mais j’ai remarqué qu’ils ne sont pas toujours fondés sur des faits. Si mon ami Oleg Tinkov décide d’envoyer l’UCI en justice, nos avocats s’en occuperont. Nous ne serons pas intimidés. Mais nous allons voir si il ne faut tout de même pas revoir la législation. »